La Cour d'Assises de Paris juge quatre ex-militaires français, soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de l'ivoirien Firmin Mahé en mai 2005. Parmi eux, un ex-colonel du 13ème BCA de Chambéry.
Le 13 mai 2005, en pleine guerre civile, Firmin Mahé est blessé à la jambe lors d'un accrochage avec des militaires français de la force Licorne près de Bangolo en Côte d'Ivoire. Il meurt étouffé, la tête enfouie dans un sac plastique, à l'arrière d'un blindé français en route pour l'hôpital.
Dans le blindé trois hommes du 4ème chasseurs de Gap, l'adjudant-chef Guy Raugel, qui reconnait avoir asphyxié Mahé, le brigadier-chef Johannes Schnier, qui reconnait l'avoir maintenu au sol, et le brigadier Lianrifou Ben Youssouf, qui conduisait.
Tous trois auraient agi sur les ordres du colonel Eric Burgaud, 50 ans, ex du 13e BCA, leur chef de corps à l'époque.
Tous ont aujourd'hui quitté l'armée et comparaissent libres. Tous affirment avoir éxécuté des ordres venus d'en haut.
Selon eux, Firmin Mahé était un "coupeur de route", un criminel recherché, terrorisant les populations dans la zone qu'ils protégeaient. Pour ses proches, les militaires l'ont confondu avec un homonyme.
Le général Henri Poncet, mis en examen pour complicité d'homicide volontaire, a bénéficié finalement d'un non-lieu. Il témoignera au procès le 4 décembre, comme la Ministre de la Défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie. La famille de la victime, faute de visas, est absente. "Une question de volonté politique" a commenté son avocat.
Le procès est prévu jusqu'au 7 décembre.