Le conseil général a voté ce midi à une large majorité sa garantie financiére au projet de grand stade défendu par la ville de Lyon et l'OLympique Lyonnais.Une séance perturbée par des opposants.
Le conseil général du Rhône a voté vendredi, malgré les protestations, le principe d'une garantie à hauteur de 40 millions d'euros pour le Grand Stade de l'Olympique lyonnais, en construction, qui doit accueillir des matches de l'Euro 2016. Le président Michel Mercier (UDI) a dû suspendre la séance dans la matinée, alors que des opposants à sa construction, débutée à Décines près de Lyon, avaient déployé une banderole proclamant "Non au stade" et scandaient des slogans hostiles.
La vingtaine d'opposants présents ont été évacués et l'un d'eux a dû être traîné au sol. Au total, 36 élus UDI, PS et radicaux ont voté pour la garantie, 15 élus principalement UMP, Verts et PCF ont voté contre, et 2 se sont abstenus.Pour Michel Mercier, "il s'agit d'aider l'agglomération", présidée par Gérard Collomb (PS), assurant qu'"une ville comme Lyon a besoin de grandes infrastructures".
La garantie, qui porte sur une émission obligataire et "jouera peut-être dans neuf ans" d'après lui, doit aider à "constituer les 200 millions d'euros de fonds propres ou quasi fonds propres" de la Foncière du Montout, filiale de l'Olympique Lyonnais, maître d'ouvrage du projet. Le groupe de BTP Vinci participera pour sa part à hauteur de 80 à 100 millions d'euros.
Le coût prévu du Stade des Lumières, pour sa partie sportive, se monte à 381 millions d'euros hors taxes. L'OL Groupe négocie actuellement des prêts pour 200 millions d 'euros auprès de banques. Le président du conseil général a rappelé que "ce stade va être construit avec des fonds privés mais les fonds publics vont jouer leur rôle", en finançant les accès et parkings pour 170 millions d'euros et par le biais de cette garantie.
Une garantie d'emprunt controversée
Le PS a justifié son soutien en faisant valoir qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une aide financiére directe: "Les finances du département ne seront pas impactées car cette garantie d'emprunt ne sera pas activée. Si elle avait à jouer, le département pourrait se contregarantir par une hypothéque (...) ou obtenir 20% du capital de la société" a déclaré Jerôme Sturla pour "tordre le cou aux contre-vérités".
Le député et conseiller général UMP, Christophe Guilloteau, a expliqué le vote négatif de son groupe par le "risque juridique" auquel s'expose le conseil général, alors que des recours de contribuables sont déjà annoncés, et par la "situation financière tendue" de la collectivité.
Les travaux de terrassement du chantier du futur Grand stade ont débuté fin octobre et sa livraison est attendue d'ici mi-2015.