Attention, les intoxications au monoxyde de carbone se multiplient. Pas moins de deux accidents ont entraîné l'hospitalisation de 4 personnes ce week-end, en Isère et en Haute-Savoie.
Chaque hiver, la remise en route des chauffages s'accompagne d'un triste corollaire: les intoxications au monoxyde de carbone. Attention, les installations de chauffage doivent être vérifiées et conformes aux normes de sécurité afin d'éviter ces intoxications qui peuvent être mortelles.
Samedi 1er décembre, à Burcin en Isère, un homme de 39 ans a été retrouvé inconscient à son domicile suite à une intoxication au monoxyde de carbone. Il a été transporté à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon.
Samedi soir encore, aux Gets (Haute-Savoie), peu après 21h, les pompiers de Morzine et de Taninges sont intervenus. Trois personnes ont également été intoxiquées, elles ont été transportées à l'hôpital de Thonon.
Le Ministère de la Santé a recensé une centaine de décès par an. Le monoxyde carbone est la 1ère cause de mortalité accidentelle par toxique en France.
D'abord une bonne ventilation !
Le monoxyde de carbone est un gaz inodore, invisible, non irritant, MAIS toxique et même mortel. Il résulte d'une combustion incomplète due au manque d'oxygène au sein d'un appareil utilisant une énergie combustible, c’est-à-dire fonctionnant au bois, au charbon, au gaz, à l’essence, au fioul ou encore à l’éthanol.
Il est impératif d'avoir une bonne installation et une bonne ventilation. Tous les jours, aérer au moins dix minutes et ne pas obstruer les systèmes de ventilation.
Les installations doivent être vérifiées avant l'arrivée du froid par des professionnels. Notez que les conduits de fumée doivent être ramonés au moins une fois par an.
La préfecture de Savoie appelle à la plus grande prudence.
Quels sont les symptômes ?
Des maux de tête, vertiges, nausées, vision floue sont les premiers symptômes d'une intoxication. Il convient d'aérer immédiatement le logement et de stopper les appareils à combustion.
Comment réagir si ça arrive ?
Le bon réflexe, c'est bien sûr d'appeler les secours, 18 pour les Pompiers ou 15 pour le Samu. Lorsque qu'ils interviennent, et suspectent une intoxication au monoxyde de carbone, un prélèvement sur site est immédiatement pratiqué à l'aide d'un détecteur. Il permet d'évaluer le taux de CO présent dans la pièce.
Chaque véhicule de secours (SMUR et pompiers) est également équipé d'un détecteur capillaire. Une sorte de petite pince que les secouristes placent au bout du doigt de la victime et qui va calculer le taux de monoxyde dans le sang. Si le transport à l'hôpital est nécessaire, c'est une prise de sang qui va indiquer le degrés d'intoxication et le traitement à appliquer.
Dans les cas les moins graves, une oxygénothérapie par masque de 12 à 24 heures suffit. En revanche, s'il existe des signes cliniques (maux de tête, vomissements, somnolence, coma) ou s'il s'agit d'enfant ou de femme enceinte, les personnes sont mises sous caissons hyperbare.
Selon l'importance de l'intoxication, plusieurs séances de caissons hyperbare peuvent être prescrites. Dans notre région, les centres hospitaliers équipés de caissons se trouvent à Lyon (Edouard Herriot) et à Genève.
Les intoxications au monoxyde de carbone font parties des maladies à déclaration obligatoire. Un fax est envoyé à l'ARS, l'Agence Régionale de la Santé, qui suit et analyse le nombre d'intoxications, comme elle le fait pour d'autres pandémies.
Enfin, il est absolument nécessaire de faire vérifier la bonne ventilation des lieux concernés avant d'y pénétrer à nouveau !