A l'occasion du colloque sur les 30 ans de la loi Quilliot, portait de Roger Quilliot. Disparu en 1998, ce spécialiste de Camus, ministre du logement et de l'urbanisme entre 1981 et 1983, fut sénateur et maire de la ville de Clermont-Ferrand durant 24 ans.
De Roger Quilliot, les clermontois ont gardé l'image du vieux loup de mer à la casquette bleue. Homme simple mais tenace, intellectuel, pragmatique. Roger Quilliot, c'est d'abord l'universitaire, Dr es lettres, spécialiste d'Albert Camus. Après la mort de l'écrivain, c'est lui qui prépare l'édition de ses œuvres pour la collection "La Pléiade".
Un grand-père mineur, l'autre cordonnier-paysan, c'est au pays des Corrons que se forme la personnalité de ce fils d'instituteurs né en 1925, à Hermaville, dans le Pas-de-Calais. En 1963 il est recruté à la faculté de lettres de Clermont-Ferrand. A cette époque, il devient membre du comité directeur de la SFIO. Proche de Gaston Deferre, il aura également sa place dans le contre-gouvernement formé par François Mitterrand. Localement, les élections de 1971 constituent pour lui un virage décisif, il entre au conseil municipal, avant de succéder 2 ans plus tard à Gabriel Montpied.
En 1981, c'est la consécration. La gauche accède au pouvoir et Roger Quilliot, impliqué depuis plusieurs années déjà dans le le mouvement HLM, entre au gouvernement.
Durant ses 2 ans passés à la tête du ministère, il s'attelle notamment à rééquilibrer les rapports entre propriétaires et locataires. C'est la loi Quilliot, un texte fondateur mais qui donne lieu à l'époque à des discussions passionnées au Parlement, une polémique accompagne la loi, sans trop émouvoir cependant son auteur...
En 1991, l'homme surprend. Pourtant mal à l'aise avec la politique spectacle, il démissionne avec fracas de son mandat de maire, pour interpeller Edith Cresson et son gouvernement sur les difficultés de la ville, secouée par les plans de restructurations dans l'industrie du pneu.
Roger Quilliot reprendra rapidement ses fonctions. Réélu à chaque fois dès le 1er tour, il va connaître son dernier combat électoral, et sans aucun doute, le plus difficile, en 1995, face à Valéry Giscard d'Estaing. Un choc entre 2 fortes personnalités.
A 70 ans, Roger Quilliot l'emporte de justesse, avec un peu plus de 800 voix d'avance. Mais l'homme est malade. Toute sa vie, il a du composer avec une santé fragile. Citant Prévert, il abandonne ses fonctions de maire en 1997, puis un an plus tard, celles de sénateur. Avec son épouse, il organise sa sortie et met fin à ses jours, le 17 juillet 1998.
Claire Quilliot voulait partir avec son époux. Ramenée malgré elle à la vie, elle publiera les mémoires de son défunt mari, avant de le rejoindre en 2005.
Son action en matière de logement social
Il est à l'origine de la loi du 22 juin 1982 qui porte son nom et qui régit les rapports entre bailleurs et locataires.
A l'occasion du colloque sur les 30 ans de la loi Quilliot s'est ouvert le 5 décembre , son action en matière de logement social. Parmi les thèmes développés au cours de ce colloque : "Clermont-Ferrand, un laboratoire du logement social pour Roger Quilliot". De fait, celui qui fut maire de Clermont durant 24 ans a marqué la ville de son empreinte. Comment ? Eléments de réponse avec le reportage de Sandrine Montero et Valérie Riffard
Les liens utiles:
- le site officiel du colloque