Sur France 3 Auvergne, le directeur de l'enseignement catholique en Haute-Loire affirme qu'il n'a jamais été question d'institutionnaliser le débat sur le mariage pour tous au sein des établissements de l'enseignement catholique.
Après le courrier du secrétaire général de l'enseignement catholique, Eric de Labarre, qui invitait les enseignants des écoles privées catholiques à prendre "des initiatives" tout en affirmant sa position contre le mariage et la parentalité aux couples homosexuels, et avant la manifestation contre ce projet, dimanche à Paris, France 3 Auvergne a interrogé le directeur de l'enseignement catholique de Haute-Loire. Jean-Paul Laval a pris la défense d'Eric de Labarre en rappelant qu'il n'avait jamais appelé à organiser des débats autour de cette question mais qu'il s'agissait aussi de savoir et pouvoir répondre aux interrogations des élèves. Il était interviewé, le mardi 8 janvier, par Jean-Paul Vincent.
Jean-Paul Vincent: Aurait-on tout compris de travers et y aurait-il dans ce texte une invitation à organiser des débats?
Jean-Paul Laval: Clairement, non. Le texte d'Eric de Labarre ne prétend pas institutionnaliser des débats au sein des établissements. Il invite simplement chaque chef d'établissement à prendre les initiatives qui lui paraissent le plus pertinentes mais il est dit nulle part qu'il est question d'organiser des débats institutionnels.
Vous laissez donc la liberté à chaque chef d'établissement de la Haute-Loire, quatre-vingt trois je crois, le soin de décider par lui-même?
Tout à fait. Chaque chef d'établissement décide de ce qu'il est pertinent de faire ou de ne pas faire mais il n'y a pas eu d'appel à institutionnaliser le débat partout.
Directeur de l'enseignement catholique pour la Haute-Loire, avez-vous contacté des directeurs d'établissement et vers quelle tendance se dirige-t-on? Débat ou pas débat?
J'ai le sentiment qu'on est presque dans un non événement. Il y a eu beaucoup de débat au niveau national. Au niveau local, je n'ai pas le sentiment que ça déchaîne beaucoup les passions et je ne suis pas sûr que ça mobilise l'intérêt majoritaire des élèves. Une chose est d'institutionnaliser le débat, une autre est de répondre à des questions que des élèves peuvent poser, en cours ou en périphérie des cours.
Cette position que vous affichez est-elle partagée par les autres directeurs dans les autres départements?
Pour l'Auvergne, je peux affirmer que ma position est partagée par mes collègues des trois autres départements et en France, assez majoritairement. L'objectif est de trouver de la sérénité. On ne peut pas débattre sans s'écouter. J'avais le sentiment à un moment donné que nous étions dans un dialogue de sourds, peut-être une lecture trop rapide de la lettre de notre secrétaire général a laissé penser qu'il appelait à créer du débat là où il appelait simplement à ne pas rester inerte face à des demandes d'explications.
Ce débat n'est-il pas prétexte, finalement, à relancer une guerre qui remonte aux années 80 entre l'enseignement privé et l'enseignement public?
Je vais répondre très clairement pour ce qui concerne le département de la Haute-Loire où nous scolarisons 40% de la population scolaire. Il est évident que nous n'avons aucune envie et aucun intérêt à rallumer une guerre scolaire qui date d'une autre période, d'un autre temps, à l'époque où la liberté de l'enseignement était en danger. Nous sommes aujourd'hui dans un mode de fonctionnement qui est parfaitement respectueux des obligations des uns et des autres, parfaitement respectueux de nos modes de fonctionnement. Surtout, loin de nous l'idée de vouloir raviver la moindre guerre scolaire en la matière. Je crois d'ailleurs que notre pays n'en a pas les moyens aujourd'hui. Il a d'autres soucis que celui-là.