GL Bijoux, un des premiers fabricants européens de bijoux, basé en Ardèche, est contraint de fondre son stock pour régler les salaires du personnel, a-t-on appris jeudi de source syndicale, alors que des licenciements sont redoutés parmi les 620 employés.
Des réunions sont prévues vendredi avec la direction sur la mise en place de journées de chômage partiel et de possibles licenciements sur les deux principaux sites en France, au Cheylard et à Saint-Martin-de-Valamas, distants d'une dizaine de kilomètres.
"Le chiffre d'affaires s'est encore dégradé en 2012, nous avons des problèmes de trésorerie et les banques ne suivent plus", a déclaré une source syndicale pour expliquer que la société puise dans son stock de métaux précieux et même de produits finis pour les fondre et les vendre.
Déjà 135 emplois supprimés en 2008
GL Bijoux avait déjà supprimé 135 emplois en France en 2008. La CGT avait alors dénoncé un transfert de la production en Thaïlande, où le groupe GL dispose d'un site pour les fabrications à dominante manuelle. Le groupe, dont la société mère GL a été fondée en 1917, compte un total de quelque 1.500 salariés dans le monde. Selon son site internet, il réalise un chiffre d'affaires annuel de quelque 80 millions d'euros, avec des marques sous licence (Kenzo, Lacoste, Inès de la Fressange, Nina Ricci...) et en propre (GL, Altesse...).
Ses pertes se seraient creusées en 2012, atteignant 8 millions d'euros, d'après une source proche du dossier. La direction a fait appel en fin d'année au Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) qui a mené un audit et l'aide à trouver de nouveaux investisseurs voire un repreneur, pour éviter le dépôt de bilan.
Des erreurs de gestion
"La conjoncture économique (...) la concurrence dans le secteur et le cours élevé des matières premières contribuent aux difficultés", estime-t-on de source syndicale. De plus, selon elle, "il y a eu des erreurs de gestion, la politique des dirigeants étant axée sur les gros volumes au détriment de la création, des nouveautés et
de la diversification".
Contacté par l'AFP, le groupe n'a pas souhaité communiquer. Le bassin d'emploi du Cheylard, dans le nord-Ardèche, est assez sinistré. L'autre grande entreprise du secteur, Chomarat (textile pour l'habillement et l'automobile), a lancé un plan social en 2012 comprenant notamment 130 suppressions de postes sur les 680 dans le département, et prévoit du chômage partiel jusqu'en juillet.