La région Occitanie est désormais dans sa quatrième semaine épidémique. Comme partout en France, le virus de la grippe circule très activement. En première ligne, le personnel de santé : urgences, médecins, pharmacies. Du côté des entreprises aussi, on s'organise pour limiter l'absentéisme.
Dans la pharmacie Lafayette de l'Union près de Toulouse, tous les pharmaciens portent le masque. Une image qui fait écho à l'épidémie de Covid-19, débutée il y a bientôt cinq ans, mais qui est cette fois due à un autre coronavirus, celui de la grippe.
"Elle est plus virulente cette année, assure Antoine Rifflart, pharmacien. Les pics de fièvre sont un peu plus forts. Les gens ne sont vraiment pas bien, ils sont assez fébriles quand on les voit arriver."
Ici, les demandes de vaccination contre la grippe ont augmenté de 15%, et les tests s'enchaînent. La pharmacie est souvent le premier réflexe pour les patients malades. "S'il y a un pic épidémique, il peut saturer tout le système de santé, poursuit Antoine Rifflart. L'idée, c'est que les gens viennent d'abord chez nous pour ne pas submerger les médecins."
Pression sur les médecins et hôpitaux
Mais les effets se ressentent déjà sur les autres professionnels de santé. Chez SOS Médecins, la moitié des appels concernent désormais le virus.
Du côté des hôpitaux, le plan blanc a été déclenché jeudi 9 janvier à Toulouse. En moyenne, les urgences de la ville rose accueillent 400 patients par jour, contre 350 habituellement. Une hausse clairement attribuée à la grippe, avec une cinquantaine de patients par jour présentant des symptômes.
Ainsi, le plan blanc permet aux hôpitaux de réorganiser la gestion des ressources humaines, matérielles et logistiques pour garantir la prise en charge des patients. Le personnel est mobilisé, même pendant ses congés, et certaines opérations non urgentes peuvent être déprogrammées.
#COVID19 #Grippe #Bronchiolite
— SantépubliqueFrance (@SantePubliqueFr) January 8, 2025
Publication du bulletin infections respiratoires aiguës (IRA) ➡ Activité toujours en augmentation en ville et à l'hôpital tous âges confondus.
📰Bulletin du 8/01 ➡️ https://t.co/h7mAZh6w0f
Dans son bilan journalier du 8 janvier 2025, Santé publique France parle d'une activité grippale en hausse, avec une intensité "exceptionnellement élevée à l'hôpital".
Éviter l'épidémie d'absentéisme
Du côté des entreprises, le symptôme principal de la grippe, c'est l'absentéisme. Chaque année, en moyenne, le virus coûte environ 1 milliard d'euros à la France, dont la moitié étant des coûts liés aux absences dans les entreprises (remplacements, manque à gagner, heures supplémentaires...).
Outre le retour du masque, du gel hydroalcoolique et des gestes barrières, certaines entreprises font le choix du télétravail pour limiter les contaminations. Au sein du groupe de pharmacie Lafayette, les salariés ont même accès à une borne de télémédecine. De quoi bénéficier d'une consultation à distance avec un médecin dès le moindre symptôme.
Pour Stéphane Salinski, directeur général du groupe, "cela permet de se rassurer, ou d'accéder à une ordonnance et des médicaments si besoin. La borne a clairement un impact positif sur le taux d'absentéisme, ou même le risque de cluster."
Le pic épidémique de la grippe, en Occitanie comme dans le reste de l'Hexagone, devrait être atteint la semaine prochaine.