Le projet "Une vision du court" est le prolongement d’une action expérimentée durant le festival de Clermont-Ferrand 2008 qui présentait des film du Sud Est asiatique. Des étudiants vietnamiens viennent voir des films et réaliser des tournages sur la communauté vietnamienne auvergnate.
L’histoire entre le VietNam et le court métrage ne date pas d’hier. En 1997, Christian Denier, de l’Association Sauve qui peut le court métrage, organise des projections à Ho Chi Minh Ville, puis à Hanoi. Le succés est tel qu’il y reviendra régulièrement, assurant aussi des conférences dans des écoles de cinéma vietnamiennes. En 2008, le gouvernement français met fin à ces partenariats mais le lien n’est pas coupé grâce au projet « Une vision du court ».
Chaque année, deux jeunes étudiant(e)s vietnamien(ne)s de l’Ecole Supérieure de Théâtre et de Cinéma d’Ho Chi Minh Ville (ESTC), viennent pendant sept semaines en France. Ils complètent leur formation au Lycée de l’Image et du Son d’Angoulême (LISA), et ils sont accueillis à Clermont-Ferrand pendant la durée du festival, accompagné de François Serre, professeur d'audiovisuel au LISA et intervenant dans les deux Ecoles Nationales Supérieures Théâtre et de Cinéma de d'Hanoï et de Ho Chi Minh Ville au Vietnam.
Là, ils assistent à des projections et ils peuvent rencontrer des professionnels. Une expérience exceptionnelle selon Tri Tran Minh et Hieu Doan Chi , les deux étudiants présents cette année : « C’est vraiment formidable. Moi, j’avais vu quelques courts métrages au VietNam, mais dans des petits festivals. Ici, c’est différent : c’est un festival international et il y a des réalisateurs professionnels » dit Hieu. Même enthousiasme pour Tri : « Il y a beaucoup de monde, et surtout toutes sortes de films. »
Ce projet, financé par la Région Poitou-Charentes et la Région Auvergne. comporte un autre volet.
Les étudiants poursuivent un travail entamé en 2008 sur la communauté vietnamienne auvergnate. Un travail de collecte de témoignages de ces « boat people » arrivés en France entre 1975 et 1980. Ils racontent comment ils ont quitté le Viet-Nam, ce qu’ils sont devenus, et comment ils se sont intégrés, particulièrement à Clermont-ferrand, où beaucoup de ces vietnamiens ont été directement embauchés par Michelin à leur arrivée.
Depuis 2009 plus de 25 entretiens ont été réalisés, des témoignages très riches, qui, pour des raisons de sécurité, ne seront pas rendus publics avant 2020. Alors, peut-être, ils donneront lieu à des documentaires…
Les étudiants sont accompagnés cette année par Hoang Tran Minh Duc , une jeune réalisatrice Vietnamienne. Elle vient pour la deuxième fois au festival de Clermont-ferrand : « la première fois je ne parlais pas très bien anglais et je n’ai pas pu en profiter pleinement. Mais cela m’a ouvert l’esprit. J’avais vu beaucoup de courts métrages mais pas de films vietnamiens. Depuis, je rêve de revenir ici pour présenter un de mes films en compétition ! ».
Ce sera peut-être pour la prochaine fois : le film qu’elle vient de tourner n’était pas terminé pour espérer une sélection mais une version provisoire sera présentée lors du marché du film court .