Mariage pour tous : Les députés UMP Rhône-Alpins en première ligne contre le projet

Les débats sur le mariage pour tous ont pris fin à 1h du matin lundi et reprendront aujourd'hui. Les députés UMP de Rhône-Alpes sont en première ligne pour contester les termes du projet de loi.    

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Les zigzags du gouvernement sur l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA), la transmission des noms de famille et les mots "père" et "mère" dans le code civil ont alimenté lundi les débats tendus à l'Assemblée sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.

Une vive passe d'armes a opposé lundi en soirée l'UMP à la ministre de la Justice  Christiane Taubira, qui a dénoncé l'emploi des expressions "triangle rose" et "triangle noir" par un député du parti, dans une allusion aux symboles utilisés par le régime nazi. Le chef de file des députés UMP Christian Jacob, qui a jugé l'intervention de la ministre "indigne", a rétorqué notamment que c'était un député PS qui avait le premier évoqué la semaine dernière le "triangle rose".

H.Mariton trés incisif contre le texte


L'UMP a continué sa longue bataille contre le texte, à coups notamment d'amendements identiques visant à supprimer plusieurs dispositions. Pour écourter quelque peu des débats tournant en rond à ses yeux, la gauche a voté à plusieurs reprises une disposition pour réduire la durée de la discussion générale sur chaque article, ce que la droite a dénoncé. De longs échanges ont porté sur une disposition du texte qui prévoit qu'en cas de désaccord ou d'absence de choix des parents, les noms de chacun d'eux, accolés dans l'ordre alphabétique, seront donnés à l'enfant, alors qu'actuellement c'est le nom du père qui est attribué.

"Une révolution", selon Bernard Accoyer , député UMP de Haute-Savoie. Accusant gouvernement et majorité de "tromper les Français", Hervé Mariton, député UMP de la Drôme  a notamment souligné qu'à l'avenir, "en l'absence de déclaration conjointe, s'il n'y a pas de démarche des parents, l'enfant ne prendra pas le nom du père"

La ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti a affirmé dans les couloirs que "les choses ne sont pas figées" et que le gouvernement allait "essayer de trouver quelque chose de satisfaisant", peut-être à la faveur de la navette parlementaire. Autre critique récurrente à droite: la future loi va "fragiliser les adoptions à venir", notamment internationales. Argument récusé par Mme Bertinotti, qui a reproché à l'UMP "à nouveau de jouer sur les peurs".

Très débattues aussi, les modifications du code civil sur les mots "père" et "mère". L'article 4 réécrit du projet de loi (dit "balai"), constitué d'une longue série de coordinations visant à remplacer les termes de père et de mère par parents, indique que les dispositions du code civil s'appliquent "aux parents de même sexe lorsqu'elles font référence aux père et mère". "Un tour de passe-passe mettant 170 fois à la trappe les termes "père et mère" qui transforme profondément le droit de la famille et de la filiation", a dénoncé l'un des principaux orateurs de l'UMP, Philippe Gosselin. La ministre de la Justice Christiane Taubira a martelé que, sur la filiation biologique, "rien n'a été modifié" mais que les "modifications nécessaires" avec le terme "parents" notamment concernaient la filiation adoptive.
Tôt lundi matin, Hervé Mariton avait jugé que "la pression de l'opposition et de l'opinion aura servi à quelque chose avec le rétropédalage du gouvernement sur l'assistance médicale à la procréation". L'élargissement de la procréation médicalement assistée, actuellement réservée aux couples hétérosexuels stériles, à d'autres cas (couples d'homosexuelles, femmes seules, etc) divise, y compris au sein du gouvernement et de la gauche.

Débat autour du calendrier de la PMA

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a assuré lundi qu'un projet de loi sur la famille incluant la PMA, initialement annoncé pour un Conseil des ministres en mars, était en fait prévu "avant la fin de l'année", après l'avis du Comité consultatif national d'éthique attendu à l'automne. Si la PMA ne figurait pas dans un projet de loi famille, "les députés socialistes feraient le nécessaire", a prévenu Frédérique Espagnac, une porte-parole du parti, faisant planer la menace d'un amendement. Un enterrement de la PMA est cependant "probable", a jugé à l'inverse un député PS.
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