Sevil Sevimli doit de nouveau comparaître aujourd'hui devant un tribunal turc pour son implication présumée dans une entreprise terroriste. Le président de l'université Lyon 2 s'est dit inquiet jeudi pour l'étudiante franco-turque en raison notamment du changement de procureur.
Le président de l'université Lyon-2 s'est dit inquiet jeudi pour l'étudiante franco-turque Sevil Sevimli, à la veille de l'ouverture de son procès pour terrorisme en Turquie, en raison notamment du changement de procureur. "Le récent changement de procureur n'a pas conduit à reconsidérer l'interdiction à quitter la Turquie", écrit Jean-Luc Mayaud dans un communiqué. Dans l'affaire Sevimli, le problème vient plutôt du président du tribunal : cela fait deux fois que le procureur requiert la levée de son contrôle judiciaire et que le juge ne le suit pas.
Le président de Lyon-2 dit par ailleurs que la jeune femme "encourt malgré tout et toujours une lourde peine d'emprisonnement d'une vingtaine d'années", alors que les charges à son encontre ont été révisées. "L'accusation d'être responsable, en Turquie, d'une organisation suspectée d'activités criminelles s'est effondrée le 16 janvier 2013, au terme de la troisième audience de son procès", rappelle l'universitaire. Sevil Sevimli n'est plus considérée que "comme activiste d'un mouvement qualifié de +terroriste+", ce qui n'allège pas le régime de résidence surveillée où elle est placée dans l'attente de la suite de son procès.
"Dans l'attente du procès dont je veux croire qu'il établira son innocence, je demande qu'il lui soit permis de retrouver les siens et la sérénité, à laquelle ont droit elle et sa famille après ces neuf mois d'incertitude et de désarroi", a affirmé le président de Lyon 2. Sevil Sevimli, qui étudiait l'information-communication à Lyon, avait été arrêtée le 10 mai 2012 en Turquie, où elle résidait dans le cadre d'une année Erasmus. Elle avait été placée en détention provisoire pendant trois mois pour ses liens supposés avec une organisation d'extrême gauche interdite proche de la cause kurde,le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).
Elle avait ensuite été libérée le 6 août mais interdite de quitter le territoire turc et placée sous contrôle judiciaire.Le président de l'université Lyon-2, qui s'était déplacé en Turquie pour assister à une précédente audience du procès de Sevil Sevimli en novembre, rappelle qu'il a "tenu à apporter (son) témoignage sur l'exemplarité et la constance que Sevil Sevimli montre au travers son irréprochable parcours d'études". La vice-bâtonnière du barreau de Lyon se rendra sur place vendredi pour assister au procès de Sevil Sevimli.