Alors que les consommateurs se posent déjà beaucoup de questions sur le contenu de leurs assiettes après l'affaire de la viande de cheval, le retour annoncé des farines animales provoque le malaise.
Au regard de sa dernière décision on se demande si la Commission Européenne n'aurait pas mangé de la vache (ou du cheval) enragée ? Bruxelles vient en effet de préconiser le retour aux farines animales pour nourrir une partie des élevages. Une décision qui intervient en pleine affaire de fraude à la viande chevaline, et qui fait aussi et surtout remonter les inquiétudes autour du scandale de la vache folle.
Les farines animales avaient été interdites en 1997 pour les ruminants, puis en 2001 pour l'ensemble des animaux. Le retour des farines dans les mangeoires ne reviendrait-il pas à renouer avec les dérives qui ont entraîné l'un des plus grand scandale sanitaire agro-alimentaire ? Selon la Commission Européenne, les nouvelles farines seront sans danger : elles proviendront uniquement de morceaux propres à la consommation humaine et, surtout, le "cannibalisme" sera désormais interdit.
Exit donc le recyclage des carcasses qui était à l'origine de la maladie de Creutzfeld-Jacob. Mais encore faut-il que les pouvoirs publics puissent garantir les contrôles de traçabilité qui certifieront la "qualité" de ces farines. Une condition que beaucoup d'observateur mettent en doute depuis que l'Europe entière s'est rendue compte qu'il était extrêmement facile d'écouler en douce de la viande de cheval dans les circuits de distribution.
Certains éleveurs attendraient avec impatience le retour de ce type d'alimentation. Les filières sont en effet très impactées par les prix élevés des céréales et du soja. Les farines pourraient refaire leur apparition en 2014 pour les volailles et les porcs, mais dans le secteur de l'aquaculture la mesure pourrait être appliquée dès juin 2013. A cette date, rien n'empêchera plus les éleveurs piscicoles de donner à leurs poissons des farines à base de porc ou de volaille.
A voir : notre reportage tourné ce samedi 16 février 2013 dans une ferme aquacole à Malauzat, à quelques kilomètres au nord de Clermont-Ferrand.