La ministre de l'écologie regrette la décision de Bruxelles autorisant de nouveau, à partir du 1er Juin, l'alimentation des poissons avec des protéines animales transformées.La filière piscicole veut pour sa part éliminer tout élément de suspicion qui pourrait éloigner le consommateur.
La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a déploré dimanche le feu vert de Bruxelles au retour des farines animales pour nourrir les poissons, et a souhaité la création d'un label "sans farine animale" pour informer les consommateurs. "La France, au travers de Guillaume Garot (ministre de l'Agro-alimentaire, ndlr) et Stéphane Le Foll (ministre de l'Agriculture), s'est prononcée contre lors du processus de discussion interne à l'Union européenne", a ajouté Mme Batho. "Ce n'est pas dans la logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons. C'est la même logique d'absurdité financière" que pour la viande de cheval, a-t-elle estimé. Pour Mme Batho, "il est donc très important que la filière piscicole française s'organise pour qu'il y ait un label "sans farine animale" qui puisse faire son apparition sur les étalages, pour dire aux consommateurs français : le poisson que vous achetez n'a pas été nourri avec de la viande".
Pour sa part, la filière professionnelle de l'aquaculture semble vouloir aussi rassurer le consommateur dont la confiance est déjà ébranlée par l'affaire du cheval étiqueté "pur boeuf". A Beaufort (Isére),les Ets Charles Murgat gèrent la plus ancienne ferme piscicole de France. On se dit ici très surpris par l'annonce du rétablissement des "protéines animales transformées", une alimentation bannie dans cette ferme bien avant que la réglementation européenne ne l'interdise. Et l'on se dit préoccupé ici par une nourriture des poissons d'élevage sans OGM et par la traçabilité de l'oeuf de poisson à l'assiette...
Le recours aux "proteines animales transformées" de nouveau permis par l'Europe
La Commission européenne a annoncé jeudi que les poissons d'élevage pourraient à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volailles à compter du 1er juin. Ce mode d'alimentation était prohibé dans l'UE depuis la crise de la "vache folle". Approuvée par les experts des Etats membres en juillet 2012, la mesure autorisele recours aux protéines animales transformées (PAT) dans l'alimentation des poissons d'élevage et des autres animaux de l'aquaculture.
