Le ministre des finances Pierre Moscovici compte toujours inverser la courbe du chômage avant fin 2013

A l'occasion de sa visite à Clermont-Ferrand, le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, était de passage à la rédaction de France 3 Auvergne. Entretien.

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Jérome Doumeng : Vous avez signé, avec Fleur Pellerin, en début d'après-midi, les tout-premiers contrats de pré-financement du crédit d'impôt "compétitivité-emploi". Des contrats qui visent à aider les entreprises à investir....
Pierre Moscovici : Ce sont les deux premiers contrats de ce type au plan national, qui ont été signés aujourd'hui. Ce ne sont pas les contrats eux-mêmes qui ont été signés. C'est le pré-financement. C'est à dire que la Banque d'investissement publique avance, aux deux entreprises - l'une 321 000 euros, l'autre 37 000 euros - Ce qui va leur permettre d'investir et d'embaucher. (Entreprises Greentech et Cheynet ndlr)

Jérome Doumeng : Comment ont-elles été choisies ? 
Pierre Moscovici : Elles n'ont pas été choisies. Cela ne fonctionne pas comme cela. Désormais le pré-financement existe. Toute entreprise qui veut se faire faire une avance de trésorerie sur ce crédit d'impôt-"compétitivité emploi", donc sur la baisse du coût du travail qu'elle voudra faire cette année, puis l'année prochaine, peut donc aller vers la Banque publique d'investissement qui lui fournira 85% d'avance. Elle fera en ligne et sous quinze jours. Au plan national, depuis une semaine 350 entreprises ont déjà déposé leur demande. 50 ont vu leur dossier accepté et les deux premières sont des entreprises auvergnates.

Jérome Doumeng : Elles en avaient besoin ?
Pierre Moscovici : Oui, toutes les entreprises en ont besoin. On a besoin de baisser le coût du travail, dans ce pays, pour pouvoir investir, pour pouvoir embaucher. N'oubliez pas que nous sommes dans une situation de chômage dramatique. Et l'objectif de ce gouvernement est d'inverser la tendance, d'inverser la courbe du chômage d'ici à fin 2013. Le crédit d'impôt "compétitivité-emploi" est l'arme centrale de ce dispositif."

"il faut sans doute que l'on fasse des économies budgétaires, mais il faut aussi qu'on investisse"

Jérome Doumeng : Un bilan, dressé récemment par la CCI en Auvergne montre que 39% des entreprises ont vu leur chiffre d'affaire reculer en 2012 et que 40% des entreprises prévoient une baisse de leurs investissements.
Pierre Moscovici : C'est justement par l'investissement que la France repartira. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place ce pacte de compétitivité, qui comporte 35 mesures. C'est la raison pour laquelle nous avons débloqué 20 milliards d'euros pour les collectivités locales, pour investir à très long terme, à 30 ou 40 ans, dans la rénovation thermique, ou les infrastructures. C'est la raison pour laquelle le Chef de l'Etat est venu ici, en Auvergne, annoncer un grand plan, de 20 milliards d'euros également de couverture du territoire en très haut réseau numérique. Dans ce pays, il faut sans doute que l'on fasse des économies budgétaires, mais il faut aussi qu'on investisse. Ce ne sont pas des choses contradictoires.

Jérome Doumeng : On a vu ces images, récemment, de ces salariés d'une usine, basée dans l'Allier. La fonderie DMI, de Vaux, où ces salariés ont menacé de faire exploser leur usine à l'aide de bouteilles de gaz. On pourrait aussi évoquer la violence des salariés de Good Year, à Rueil-Malmaison, en colère contre les forces de l'ordre. Le climat est vraiment très tendu...
Pierre Moscovici : C'est une France qui connaît un taux de chômage trop élevé... 21 mois de chômage consécutifs...et un taux de chômage qui a cru. Et c'est ce contre quoi nous luttons. Mais je voudrais dire aussi que... le désespoir, on peut le comprendre. La révolte, on peut l'admettre. Mais la violence n'est jamais la solution. Encore une fois, ce que nous faisons dans ce gouvernement, c'est de faire en sorte de développer un environnement économique meilleur. Et puis aussi de chercher à développer des logique de filière. Comme j'ai pu le voir, ici, dans une école de commerce et d'ingénieurs...il faut absolument qu'il y ait, d'avantage, une filière économique qui soit développée. C'est sur quoi nous sommes mobilisés totalement.

"Les français nous jugeront sur des résultats"

Jérome Doumeng: Le président François Hollande n'a jamais été aussi peu populaire dans les sondages. C'est aussi la raison de votre présence ici à Clermont-Ferrand, d'être plus proche de ceux qui ont voté pour vous ?
Pierre Moscovici : Non, c'est être proche de tous les français. Vous savez, nous faisons une tâche d'intérêt général. Le France a été dégradée, pendant cinq ans. Elle a souffert pendant dix ans. Nous avons une compétitivité qui est en retard, un déficit à redresser. Le redressement du pays, des finances publiques, c'est notre travail. Il est difficile... Les français nous jugeront sur des résultats. Ces résultats prendront du temps. Nous sommes sur le terrain, près des gens, et surtout en train de leur trouver des solutions. C'est que j'ai voulu faire ici aujourd'hui, en visitant un laboratoire, en rencontrant des chefs d'entreprises, en signant ces premiers pré-financements, en rencontrant des étudiants... Bref, en étant au plus près des auvergnats, parce que c'est un territoire qui a des atouts formidables. A nous de faire en sorte que ces atouts puissent être bien valorisés.


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