Invité de l'émission de France 3 Rhône Alpes, le directeur régional de Pôle Emploi a dressé un bilan de l'activité de l'agence. A l'heure où les associations de chômeurs dénoncent une complexité et une distance croissante entre eux et l'institution.
Au mois de janvier, la région Rhône-Alpes comptait 291.975 personnes inscrites à Pôle emploi. Comme partout ailleurs en France, ce chiffre est en augmentation pour le 21e mois consécutif. Face à cette hausse régulière, les services de Pôle emploi sont sous pression.
Invité de La voix est Libre, Patrick Lescure, le directeur régional de Pôle emploi a estimé que chaque conseiller suivait en moyenne 180 personnes. Un « portefeuille » qui ne permet plus de faire un accompagné individuel et personnalisé.
Dans ce contexte, les associations de chômeurs dénoncent une mise à distance des demandeurs d’emploi. Plateforme téléphonique, envoi d’email ou de SMS…L’an dernier, le site internet recours-radiation.fr a reçu un million de visite. Sur son forum, les chômeurs se plaignent en majorité de la « déshumanisation » du service public pour l’emploi qui générerait de multiples dysfonctionnements. L’administratrice de l'association recours-radiation.fr, Rose-Marie Péchallat, déplore également les effets de la fusion ANPE/ASSEDIC. Les agents sont désormais censés faire de l’accompagnement et de l’indemnisation. Or, les dispositifs sont tellement nombreux et complexes qu’ils entrainent de nombreuses erreurs dans le traitement des dossiers.
Pour recours-radiation, ces « indus » sont devenus un véritable cauchemar pour les chômeurs qui sont souvent incapables de rembourser les sommes réclamées. L’association parle même d’une « chasse aux indus » menée en ce moment par Pôle Emploi.
Dans ce contexte, la publication des chiffres du chômage devient un enjeu politique majeur. « Il n’y a aucune instruction donnée par le pouvoir politique » tient à préciser le patron de Pôle emploi en Rhône-Alpes qui rejette tout soupçon de chiffres trafiquées.
Il n’empêche. Régulièrement, la réalité des chiffres du chômage revient dans le débat public.
Notamment depuis la création des cinq catégories différentes de demandeurs d’emploi (A,B,C, D et E) qui parfois complique l’analyse de l’ampleur réelle du phénomène.