Le jihadiste francais capturé au Mali placé en garde à vue en France

Le jihadiste capturé début mars  au Mali par l'armée française a été placé en garde à vue aussitôt son transfert  en région parisienne. Ce franco -algérien de 37 ans qui vivait à Grenoble avant son départ pour l'Afrique voulait au départ devenir adjoint de sécurité. Une candidature refusée.   

Le jihadiste français capturé début mars par l'armée française à l'issue de violents combats dans le nord du Mali, a été renvoyé en France et immédiatement placé en garde à vue mardi matin en région parisienne. Cet homme de 37 ans faisait partie de la "demi-dizaine" de jihadistes faits prisonniers à l'issue de combats violents ayant opposé les forces françaises et tchadiennes aux islamistes radicaux dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali.

Si deux Français sont actuellement en détention provisoire alors qu'ils tentaient de rallier les groupes jihadistes implantés dans le nord Mali, cet individu serait le premier capturé aux côtés des islamistes depuis le début de l'intervention militaire française en janvier.

Né en décembre 1975 en Algérie, cet homme qui possède la double-nationalité s'était  installé au début des années 2000 à Bonneville (Haute-Savoie), où il s'était marié en 2005, selon son entourage et une source judiciaire. Au début des années 2000, il avait en vain déposé deux dossiers de candidature pour devenir adjoint de sécurité (contractuel auxiliaire des forces de l'ordre), selon le ministère de l'Intérieur et la direction départementale de sécurité publique (DDSP) de l'Isère. Père de trois enfants, l'homme était retourné vivre à Grenoble en septembre, après s'être séparé de son épouse.

Il a été fait prisonnier début mars après les combats entre les forces franco-tchadiennes et les jihadistes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas.

Un détenu de droit commun


La France n'ayant pas déclaré la guerre, et considérant affronter des terroristes, les combattants qu'elle capture ne sont pas traités comme des prisonniers de guerre, mais comme des détenus de droit commun.
Ce Français a donc été livré samedi 9 mars aux autorités maliennes, selon le procureur de Paris François Molins. Bamako l'a ensuite renvoyé en France dans le cadre d'une procédure classique d'expulsion. A son arrivée sur le sol français mardi, le suspect a été pris en charge par la police, qui l'a placé en garde à vue à 8h20 dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à Levallois (Hauts-de-Seine). Le renseignement intérieur est depuis une semaine saisi d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". En matière anti-terroriste, la garde à vue peut durer jusqu'à 96 heures.

Début mars, le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls a estimé qu'une "poignée" de "Français ou résidents en France" se trouvait engagée au Mali aux côtés des jihadistes, se refusant à parler de "filière" vers le Mali. A titre de comparaison, ils seraient en revanche "plusieurs dizaines" à combattre les forces du  président Bachar al-Assad en Syrie.
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