Après trois mois de discussions, les filiales aéronautiques du groupe SLICOM vont être reprises par un investisseur privé. Ce rachat soutenu par les collectivités locales et les clients de l'entreprise comme Airbus ou Eurocopter devrait permettre de maintenir 685 emplois dont 410 en Auvergne.
Après des mois de suspense et de difficultés financières, la branche aéronautique du groupe SLICOM peut enfin souffler : un investisseur privé a décidé de reprendre l'entreprise. Le nouveau propriétaire ACE Management va prendre le contrôle des deux filiales SLICOM Aéronautique et Auvergne Aéronautique SLICOM en injectant 12 millions d'euros dans les caisses à travers son fonds d’investissement Aerofund II.
"Avec une structure de bilan équilibrée, on pourra à nouveau revenir auprès de clients avec qui on aura restauré la confiance" explique Thierry Letailleur, président d’ACE Management. "Cela nous permettra de rétablir des relations de confiance avec les fournisseurs, sans parler des banques qui nous voient arriver avec de l’argent frais plutôt d'un bon œil."
Tout cela devrait permettre de maintenir les 685 emplois du groupe, dont 410 sont situés en Auvergne, principalement à Aulnat dans le Puy-de-Dôme. Une bonne nouvelle pour les collectivités locales qui ont participé aux négociations.
"Depuis plusieurs mois la région en partenariat avec l'Etat, en partenariat fort avec Airbus, l'agence régionale de développement économique s'efforce de trouver des solutions" explique René Souchon, président du Conseil Régional d’Auvergne. "Évidemment, on ne l'a pas crié sur les toits, il fallait être discret. On a été efficace, c’est ça qui est important …"
Les principaux clients de l'entreprise comme Eurocopter ou Airbus ont également participé aux négociations en apportant des garanties. Ils font aussi partie des investisseurs du fonds qui va être utilisé pour relancer la société. Ces grands groupes avaient tout intérêt à participer au sauvetage de leur sous-traitant : leurs carnets de commande sont pleins avec plusieurs années d’avance, et les compétences en matière de construction de pièces aéronautiques sont rares.
"On a plus de 4600 avions à fournir dans les 8 prochaines années" précise Cécile Ha-Minh-Tu, directrice des relations institutionnelles chez Airbus Opérations SAS. "On a besoin de toutes les ressources de la filière aéronautique française. On trouve au sein d’Auvergne Aéronautique les compétences, les talents, donc il n’était pas question de laisser se déliter cette entreprise et de voir ses compétences disparaître."
Dans les prochains mois, l’entreprise va être profondément réorganisée, sans toucher au effectifs, nous dit-on ... A moyen terme, le nouveau propriétaire espère même retrouver une croissance suffisante pour créer à nouveau de l'emploi.