Le Tribunal administratif de Lyon a donné jusqu'à ce lundi au Préfet, sous peine d'une astreinte financière, pour offrir un hébergement d'urgence à dix des douze familles expulsées d'un campement à Villeurbanne. En attendant, ces familles sont toujours hébergées par l'église.
Les dix familles roms, dont le préfet doit assurer le relogement après une condamnation par le tribunal administratif, ont été hébergées par un prêtre de Villeurbanne (Rhône) durant ces quatre derniers jours.
Le tribunal administratif de Lyon avait condamné, jeudi dernier, le préfet du Rhône à reloger dans un délai de quatre jours, dix familles, soit une cinquantaine de personnes, qu'il avait fait expulser le 28 mars d'un campement
à Villeurbanne, avec une astreinte de 75 euros par jour de retard.
"On ne pouvait pas laisser ces gens à la rue (dans l'attente de la fin du délai des quatre jours). Si aucune solution n'est trouvée aujourd'hui la paroisse devra malheureusement leur demander de partir", a expliqué le curé de Notre-Dame de l'espérance, le père Jean-Claude Servanton.
Un autre prêtre, le père Matthieu Thouvenot, avait déjà accueilli ces familles dans sa paroisse du quartier de Gerland avant la décision du Tribunal administratif. Il avait lui-même demandé au père Servanton de les héberger, ne pouvant plus les accueillir.
Lundi matin, la préfecture se refusait à tout commentaire et aucune des associations qui accompagnait les familles n'a obtenu d'information sur l'exécution du jugement. Jean-Philippe, militant du Mrap, a pointé du doigt la faiblesse de l'astreinte prononcée par le juge: "75 euros par famille et par jour, ce n'est pas suffisant
pour que le préfet en tienne compte".
Avec l'AFP