En pleine affaire Cahuzac, le gouvernement annonce un choc de moralisation. L'obligation, pour les ministres et les parlementaires de publier leur patrimoine, suscite des critiques à droite comme à gauche, mais certains élus auvergnats se sont déjà livrés à cet exercice de transparence.
Publier son patrimoine : Cette mesure divise les élus. Entre grand déballage et nécessaire transparence, les avis sont partagés.
Dans Le Journal du Dimanche, Laurent Wauquiez s'est prêté à l'exercice. Le député UMP de Haute-Loire déclare deux logements qu'il possède à 50 %, un appartement de 90 mètres carrés à Paris et une maison de 200 mètres carrés au Puy, devant laquelle il pose avec sa femme. Valeur de l'immobilier : 686 000 euros, mais il resterait au couple 80 % de cette somme à rembourser. Compte-courant et placements : moins de 4 000 euros. Et pour garantir l'honnêteté de ses déclarations, l'ancien ministre propose d'autres mesures.
Un autre élu de Haute-Loire publie son patrimoine : le député Jean-Pierre Vigier possède, emprunts déduits, 174 000 euros de patrimoine immobilier ou encore une voiture C4 évaluée à 10 000 euros. Le sénateur UDI de Haute-Loire Jean Boyer perçoit, lui, une retraite agricole de 680 euros et possède 215 000 euros sur ses comptes bancaires.
Cette démarche de transparence, est toutefois une "fausse bonne solution".selon André Chassaigne, le député communiste du Puy-de-Dôme et chef de file du groupe Front de Gauche à l'Assemblée Nationale. "Il faut s'attaquer aux sources des problèmes que l'on connaît aujourd'hui. Qu'est ce qui conduit à l'évasion fiscale? Où sont situés les paradis fiscaux ? Quelle est cette convergence entre certains politiques et la finance ?"
Le projet de loi de moralisation de la vie politique doit faire l'objet d'une communication en conseil des ministres le mercredi 10 avril, avant une adoption définitive d'ici l'été. Ce texte n'a sans doute pas fini de faire réagir. L'affaire Cahuzac résonne encore comme une onde de choc.