Un journaliste jugé complice d'importation de serpents dangereux

Un journaliste travaillant pour TF1 a été condamné à 3 mois d'interdiction de pratique professionnelle par le tribunal correctionnel de Valence. Il est jugé complice de l'importation de serpents venimeux pour les besoins d'un collectionneur qui faisait l'objet des son reportage.    

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Un journaliste de "7 à 8" a été condamné à trois mois d'interdiction d'exercer et 1.500 euros d'amende pour complicité de détention illégale d'animaux, après un reportage sur TF1 dans lequel il filmait un collectionneur importateur de serpents dangereux. Son avocate a fait appe l: "Cette peine est complètement  disproportionnée. C'est comme si on lui collait 3 mois ferme de prison", a déclaré à l'AFP Me Fanny Colin, du barreau de Paris, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Mais pour l'avocate, qui avait plaidé la relaxe de son client "c'est pas la peine qui conduit à l'appel, c'est la déclaration de culpabilité".

Dans son jugement le 5 avril, le tribunal correctionnel de Valence avait condamné le collectionneur de 43 ans, originaire de Pierrelatte (Drôme), à 6 mois de prison avec sursis et  3.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis pour importation de serpents dangereux, contrevenant à la législation française. Mais, fait inédit, il avait également infligé 3 mois d'interdiction d'exercer au journaliste, pour s'être rendu complice de l'importation des deux espèces interdites trouvées au domicile du collectionneur: une vipère du Gabon et un Black Mamba, deux serpents parmi les plus venimeux. "Cette peine est d'autant plus exceptionnelle que cette disposition qui permet de substituer une peine d'interdiction d'exercer à une peine d'emprisonnement, s'exclut en matière de délit de presse", a dit Me Colin.

"Là, on n'est pas stricto sensu en matière de délit de presse, puisqu'on est en complicité de détention illégale d'animaux commise  par le collectionneur, mais ce que je conteste c'est que l'esprit de la loi est de protéger les journalistes à l'occasion de leur travail", a-t-elle affirmé estimant que le tribunal de Valence "violait l'esprit de la loi".   

Dans le reportage, diffusé sur TF1 fin janvier, le journaliste avait  "filmé en caméra cachée les acquisitions du collectionneur de serpents" dans une foire en Allemagne "parce que les caméras n'y sont pas autorisées". Il n'avait pas usé du même procédé pour le reste du reportage "notamment toutes les images du collectionneur de serpent qui était floutées et où il expliquait sa passion et pourquoi il achetait des serpents".
"Le collectionneur était absolument d'accord pour être filmé et suivi, il s'est fait interpeller après la diffusion de ce reportage et il a cru pouvoir atténuer sa  responsabilité en disant "c'est la faute du journaliste, je n'y serais jamais allé si le journaliste ne m'avait pas aidé", a-t-elle dit. "Mon client ne l'a aidé en rien, il est venu par ses propres moyens au salon allemand, il a payé son entrée, il a payé ses serpents avec son argent", a-t-elle déclaré espérant obtenir gain de cause auprès de la cour d'appel de Grenoble.

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