Nadia Kabouche a reconnu avoir fourni l'arme des évadés de Moulins par amour et sans vraiment mesurer la portée de son geste.Le président du tribunal a souligné que sans sa complicité, cette évasion n'aurait pas été possible.
L'une des accusées au procès de l'évasion de la centrale de Moulins en 2009 a relaté mercredi comment, par amour, elle avait accepté d'y introduire une arme et des explosifs devenant "le maillon indispensable de cette évasion". Nadia Kabouche, 28 ans à l'époque et portant des broches métalliques dans le dos,était dispensée de passer sous le portique de sécurité, se faisant seulement contrôler par un détecteur manuel lorsqu'elle rendait visite à Eugène Baeb, jugé à ses côtés.
Elle avait été abordée par Sylvie Picciotti, la compagne de Christophe Khider,considéré comme l'instigateur de cette évasion au cours de laquelle Omar Top et lui avaient pris deux surveillants en otage, le 15 février 2009.Et elle avait accepté, moyennant rémunération, de se faire scotcher entre les omoplates armes et explosifs qu'elle avait livrés à l'occasion de trois visites successives. Mais elle n'était pas là lors de la spectaculaire évasion.
"Vous êtes le maillon indispensable de cette évasion", a relevé mercredi le président de la cour d'assises, Dominique Brejoux, s'adressant à la jeune femme brune, en détention provisoire depuis quatre ans."J'ai été dépassée par les événements", a-t-elle assuré. "Quand j'ai allumé la TV et que j'ai vu l'évasion j'ai eu tellement peur", a ajouté celle qui "reconnaît" sa "participation", tout en affirmant ne pas avoir su ce qu'on lui scotchait dans le dos, "sauf l'arme".
"Le dimanche matin j'ai fait entrer l'arme. J'étais stressée je ne voulais pas en savoir plus", a-t-elle dit, avant de s'effondrer en larmes et d'invectiver son ancien compagnon. "Je n'étais pas fascinée, je l'aimais", a ajouté l'accusée. "Il m'a dit qu'il
sortirait de prison dans deux ans, il ne m'a jamais parlé d'évasion et il était fasciné par Khider!", accuse-t-elle.Eugène Baeb, qui n'a cessé de clamer son innocence depuis le début du procès, a réaffirmé qu'il "n'était pas au courant de ce projet d'évasion".