L'évasion de Redoine Faïd rappelle celle de Khider/Omar Top en 2009

L'évasion de Redoine Faïd ce samedi de la prison de Sequedin (Nord) est très semblable à celle de Christophe Khider et Omar Top El Hadj, deux détenus qui s'étaient évadés en 2009 de la centrale de Moulins-Yzeure et actuellement jugés devant les Assises du Rhône. 

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Il était 8 heures 30 ce samedi matin. Lors d'un parloir, Redoine Faïd, considéré comme particulièrement dangereux et cerveau présumé d'une tentative d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière en mai 2010, prend quatre surveillants de la maison d'arrêt de Sequedin en otage, avant de quitter une demi-heure plus tard la prison. Il était armé et muni d'explosifs. Reste à savoir comment l'homme s'est procuré toute cette artillerie. Certains évoquent la piste de l'ex-femme qui aurait fourni l'arme, rapidement démentie par son avocate. D'autres, celle du frère de Redoine Faïd qui devait le rencontrer lors d'un parloir, sans savoir si la rencontre a pu avoir lieu avant l'évasion. 
Cinq explosions auraient été entendues, détruisant cinq portes de l'établissement. C'est à bord d'un véhicule stationné devant la prison que le fugitif prend la fuite avec à son bord les quatre otages qu'il relâche les uns après les autres et change de véhicule. 
Cette évasion n'est pas sans rappeler celle perpétrée en février 2009 par Christophe Khider et Omar Top El Hadj.

Une évasion à l'explosif à la centrale de Moulins-Yzeure

15 février 2009. Il est 16 heures. Christophe Khider et Omar Top El Hadj viennent de prendre en otage deux surveillants dans le parloir famille, en présence notamment d'enfants. Les deux détenus font exploser les portes de la prison. Des pains d'explosifs et des armes avaient été introduits plus tôt dans la prison grâce à la complicité de deux femmes, dont notamment la concubine de Christophe Khider à l'époque. Les deux hommes réussissent à quitter la maison centrale à bord d'un véhicule volé sur le parking pénitentiaire, en embarquant de force les deux otages.
S'ensuit une cavale, avec deux nouveaux vols de voitures. Une cavale qui dure deux heures pour les deux gardiens, relâchés au sud de Paris.
Les deux fuyards, eux, arriveront à échapper aux forces de l'ordre durant 36 heures. Après un énième car-jacking, les détenus sont finalement interpellés au petit matin, mardi 17 février près de Créteil, dans le Val-de-Marne, au terme d'une longue course-poursuite et d'une fusillade avec la police. Les deux détenus sont admis aux urgences de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Christophe Khider est sérieusement blessé.

Le monde pénitentiaire excédé par ces évasions d'une rare violence et qui se répètent 

Dans un communiqué de soutien aux surveillants de Sequedin, le syndicat FO de la maison centrale de Moulins-Yzeure a réagi s'en prenant violemment à la politique du garde des Sceaux, Christine Taubira, accusée de "victimiser les détenus". Le syndicat dénonce que rien n'a été fait depuis l'évasion de 2009 à Moulins-Yzeure en matière de sécurisation des prisons. FO Moulins tient à dénoncer "que cette administration préfère baisser son pantalon devant les voyous au lieu de donner des moyens aux personnels pour rétablir l'ordre dans des détentions exsangues et où la loi du plus fort est constante".
Rappelons qu'en février 2003, trois détenus de Moulons-Yzeure dont Michel Ghellam, récidiviste de l'évasion et Régis Schleicher, membre d'Action Directe, avaient raté leur évasion en utilisant des explosifs et un pistolet automatique. 

Epilogue

Christophe Khider et Omar Top El Hadj sont jugés devant les assises du Rhône depuis le 2 avril, quatre ans après les faits. Les deux détenus  se retrouveront pour trois semaines face à 29 parties civiles afin de s'expliquer sur les circonstances de l'évasion et de la cavale qui a suivi. Plusieurs questions devront trouver des réponses, notamment celle sur l'introduction d'armes et d'explosifs dans l'enceinte de l'établissement, réputé l'un des plus sécurisés de France. Y a-t-il eu des complicités internes ou externes ? Et surtout, comment Christophe Khider et Omar Top El Hadj ont-ils pu tromper la vigilance du personnel ?
Le verdict est attendu le 19 avril.

Quant à Redoine Faïd, en fin de matinée, ce dimanche, il était toujours introuvable. Un mandat d'arrêt européen a été émis dans l'ensemble de l'espace Schengen. 


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