Aux assises du Rhône, l'avocate générale a requis des peines de 18 à 22 ans de réclusion criminelle à l'encontre des deux auteurs de la spectaculaire évasion à l'explosif de la centrale de Moulins en 2009, Christophe Khider et Omar Top El Hadj. Le verdict est attendu pour le 19 avril.
Des peines de 18 à 22 ans de réclusion criminelle ont été requises mardi devant les assises du Rhône à l'encontre des deux auteurs de la spectaculaire évasion à l'explosif de la centrale de Moulins en 2009.
"Ils ont fait le choix de s'évader plutôt que de rester en détention, de se construire une autre vie pour la sortie", a lancé dans son réquisitoire l'avocate générale, Jacqueline Dufournet.
Elle a toutefois reconnu qu'"il n'y avait pas (eu) mort d'hommes" dans ce dossier, alors que les deux détenus armés avaient pris en otage pendant quelques heures deux surveillants de la centrale.
Mme Dufournet a réclamé la plus lourde peine, 20 à 22 ans de réclusion, à l'encontre de Christophe Khider, 41 ans, souvent décrit comme le meneur de cette évasion et qui a déjà à son actif plusieurs tentatives.
A l'encontre de son complice, Omar Top El Hadj, 34 ans, l'avocate générale a réclamé de 18 à 20 ans de réclusion. "La société ne peut accepter qu'il n'y ait pas une répression sévère de ces actes d'évasion", a justifié Mme Dufournet, en allusion à l'évasion spectaculaire à l'explosif de Redoine Faïd, samedi, de la prison de Sequedin (Nord).
Poursuivant son allusion au dangereux braqueur toujours en cavale, elle a toutefois estimé que "ce n'est pas parce qu'un individu s'évade qu'il faut que tous les autres en subissent les conséquences, parce que les conséquences sont trop lourdes pour eux".
Le 15 février 2009, lors d'un parloir-famille, Christophe Khider et Omar Top El Hadj avaient pris en otage deux surveillants sous la menace d'une arme après avoir fait sauter deux portes blindées à l'aide d'explosifs apportés par la compagne d'un troisième détenu.
Par ailleurs, le second avocat général de ce procès, Philippe Renzi, a réclamé, "sans faire de distinction", 9 ans d'emprisonnement à l'encontre des trois autres accusés. Il s'agit de la compagne de Khider, de sa complice qui a introduit armes et explosifs dans la centrale, et d'un autre détenu, ex-compagnon de cette dernière.
"On a une véritable bande organisée (...) parce qu'ils savaient exactement ce qu'ils avaient à faire", a estimé M. Renzi.
Le verdict est attendu le 19 avril.