L'industrie du disque est en difficulté, les grands distributeurs pâtissent de la concurrence d'internet... Dans cet environnement sinistré, les disquaires indépendants s'en sortent grâce à une offre différente : des galettes en vinyle et des musiciens indépendants.
Hier, dans toute la France, se tenait la troisième édition du "Disquaire Day", une journée de promotion de ces professionnels qui reviennent de loin.
Au début des années 80, il y avait près de 2.800 disquaires indépendants en France. Mais en trente ans, la croissance des grandes surfaces, culturelles ou non, puis l'explosion du web et la dématérialisation de la musique ont quasiment fait disparaître le métier.
Aujourd'hui, le Calif (Club action des labels indépendants français), une association crée en 2002 pour maintenir et développer ce type de commerce, recense 200 enseignes participant au Disquaire Day et estime que 100 à 150 existent par ailleurs.
Le regain d'amour des passionnés de musique pour le vinyle a contribué à l'embellie. Il y a trois ans, il représentait 30% du chiffres d'affaires des disquaires, aujourd'hui on est entre 70 et 80%.
Le "Disquaire Day" a donné un coup de projecteur sur les magasins indépendants. L'idée de cette "journée des disquaires" est née en 2007 aux Etats-Unis et a rapidement essaimé en Europe. Maison de disques et artistes jouent le jeu en publiant des vinyles souvent inédits en édition limitée, proposés exclusivement chez les disquaires indépendants ce jour-là.
Lancé il y a trois ans en France, il représente presque un 13e mois pour les disquaires,d'après le Calif. L'initiative a aussi changé le regard des maisons de disques sur ces petites enseignes. "Les multinationales n'avaient plus de comptes chez les disquaires indépendants, qui ne pouvaient plus obtenir leurs catalogues. Depuis que le Disquaire Day existe des sociétés comme Warner on rouvert une quarantaine de comptes chez
les disquaires indépendants et Universal a engagé une personne dédiée à ça", explique David Godevais, directeur du Calif.
L'intérêt des maisons de disques se traduit aussi par le nombre de productions françaises éditées pour le Disquaire Day, environ 60 cette année, contre 12 seulement en 2011. Samedi, les passionnés ont ainsi pu trouver un 45 tours inédit d'Alex Beaupain publié à 500 exemplaires ou un "picture disc" de David Guetta disponible à 1.000 exemplaires.
Notre reportage chez un disquaire lyonnais :