Traditionnellement, un ancien Président de la République ne s'exprime pas sur la politique intérieure du pays. Pourtant dans un entretien exclusif accordé à nos confrères de Canal +, Valéry Giscard D'Estaing acceptait de dire un mot sur la moralisation de la vie politique et le mariage pour tous.
Jeudi matin à 7h45, la matinale de Canal + retransmettait une interview de Valéry Giscard d'Estaing. Un entretien principalement tourné vers la politique extérieure de la France, notamment ses relations avec la Chine et sa balance commerciale extrêmement déséquilibrée : "La France se désindustrialise dangereusement depuis 20, 30 ans.", les problèmes économiques de l'Hexagone : "C'est notre faute, un pays qui ne travaille, qui passe son temps à aller de vacances à d'autres vacances, d'un jour férié à un pont et ainsi de suite ne peut pas avoir des résultats formidables."
L'entretien s'est peu à peu recentré sur deux sujets beaucoup plus franco-français : la moralisation de la vie politique et le mariage pour tous. En ce qui concerne le premier sujet et les répercussions de l'affaire Cahuzac en France, le fait de devoir dévoiler son patrimoine par exemple, VGE est très clair :
"Ce qui est bien, c'est l'honnêteté. Le reproche que je fais aux gens, ce n'est pas d'avoir un patrimoine ou de ne pas avoir de patrimoine, c'est de mentir. (...) On a transformé une situation de mensonge en une sorte de faute collective du milieu politique, c'est tout à fait inexact." Avant de conclure sur ce sujet : "La vérité, c'est l'honnêteté, et on doit sanctionner sévèrement le manque d'honnêteté".
Deuxième sujet de politique intérieure : le vote de la loi sur le mariage pour tous. Un sujet de société qui n'est pas sans rappeler à l'ancien Président l'adoption de la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse le 17 janvier 1975, une loi portée par Simone Veil sous son septennat : "L'adoption de l'I.V.G., c'était aussi difficile que le mariage pour tous, c'était un grand changement. Cela a été géré de telle manière que ça n'a pas divisé la France et je l'ai fait exprès. Les textes n'ont pas été votés par la majorité mais par la majorité et l'opposition." Avant de rajouter : "Le propre des réformes sociales, c'est qu'elles ne doivent pas être imposées par un camp à un autre. Mais ça a été présenté, préparé et conduit de telle manière que les deux moitiés de la France pouvaient s'y retrouver et on n'y a pas touché depuis."