Une centaine de salariés du groupe chimique Kem One, en redressement judiciaire depuis le 27 mars, a manifesté vendredi devant la raffinerie Total de Feyzin, à l'occasion de la venue sur le site du directeur général de la branche raffinage-chimie du groupe pétrolier.
Les manifestants, qui répondaient à l'appel des syndicats CGT, FO, CFDT et CFE-CGC, ont bloqué, dans le calme, les issues de la raffinerie. Le mouvement devait se poursuivre une bonne partie de l'après-midi, selon les syndicats.
Malgré leur demande, les représentants des salariés de Kem One n'ont pas été reçuspar le responsable de Total. Les syndicats de Kem One, un groupe né de la cession par Arkema de son pôle vinylique, accusent Total, auquel ils appartenaient jusqu'à 2004 de ne "pas jouer le jeu" pour assurer la survie de l'entreprise et de "favoriser la destruction de millier d'emplois du pôle vinylique". Ils demandent notamment à Total de "se mettre à la table des négociations" afin d'accorder "très rapidement" à Kem One "une remise sur le contrat ethylène et sur la vapeur" qu'il lui fournit. Selon eux, "le calcul du prix de l'éthylène doit revenir au même niveau" que lorsque Kem One était une filiale de Total (Atofina). Ils demandent également au gouvernement de "se positionner sur cette stratégie", soulignant que "la chute de Kem One pourrait avoir des effets catastrophiques pour tout le raffinage français, ses débouchés et les dizaines de milliers d'emplois concernés".
Le tribunal de commerce de Lyon a validé, le 9 avril, le financement de la période d'observation de Kem One, et fixé au 14 juin la date limite de dépôt des offres de reprise. Il fera son choix parmi ces offres le 4 juillet.
Le financement de cette période d'observation de six mois s'élève à 105 millions d'euros, répartis entre Kem One, l'ancien propriétaire Arkema et l'actionnaire Gary Klesch, qui avait acheté le pôle vinylique d'Arkema pour un euro symbolique en juillet 2012.