Depuis ce samedi soir, Saïd Arif est en fuite. Il devait pointer à la gendarmerie de Brioude ce dimanche matin à neuf heures mais il ne s'est pas présenté. Il se serait enfui à bord d'un véhicule volé. L'enquête pour le retrouver a été confiée au SRPJ de Clermont-Ferrand.
Il devait se présenter à la gendarmerie de Brioude ce dimanche matin à neuf heures, comme il le fait plusieurs fois chaque jour. Saïd Arif devait pointer sa présence comme l'exige son assignation à résidence. Mais ce dimanche matin, le terroriste islamiste ne s'est pas présenté. Rapidement, les gendarmes se sont rendus là où il logeait, un hôtel du centre de Brioude. Sur place, ils ont constaté qu'il ne s'était pas présenté à la réception comme chaque matin pour prendre son petit-déjeuner. En se rendant dans sa chambre, les gendarmes ont constaté que le lit n'était pas défait, ce qui laisse supposer que l'homme a pris la fuite en début de soirée ce samedi, vers vingt deux heures, heure à laquelle il a été vu pour la dernière fois. Enfin, un véhicule stationné dans la cour de l'hôtel a été volé. Il s'agit d'une Citroën C3 grise, qui appartient à la belle-fille du propriétaire des lieux. Les clés, accrochées dans une armoire située dans la cuisine de l'hôtel, souvent fréquentée par Saïd Arif, ont pu facilement être dérobées par le fuyard.
Le plan Milan déclenché
Des moyens de recherche ont été aussitôt déclenchés ce dimanche matin. Il s'agit de l'opération Milan, connue également sous le nom de plan Epervier, un plan déclenché en cas d'enlèvement, d'évasion et de manière générale lorsqu'il faut rechercher et appréhender une personne recherchée dans une zone relevant de la gendarmerie.
Mais selon le procureur de la République du Puy -en-Velay, Jacques Louvier, "Saïd Arif peut être loin, même en dehors des frontières françaises. Nous ne sommes qu'à trois heures de la Suisse ou de l'Italie."
Une fiche de diffusion de son portrait a été transmise à toutes les gendarmeries de France. Saïd Arif, en situation de récidive, risque trois ans de prison pour ne pas avoir respecté son assignation à résidence et la même peine pour le vol d'un véhicule.
L'enquête pour le retrouver a été confiée au SRPJ de Clermont-Ferrand.
En fin d'après-midi, ce dimanche, le plan Milan était levé. Selon le procureur de la République du Puy-en-Velay, "trois islamistes connus des services de polices demeurant dans la région lyonnaise vont prochainement être entendus par le SRPJ de Clermont-Ferrand. Ces trois hommes avaient dernièrement rendus visite à Saïd Arif à Brioude. Le frère et la soeur du fuyard, vivant également en France, seront eux aussi entendus."
Un homme au lourd passé de terroriste
Arrêté en Syrie en 2003, l'homme est extradé vers la France. Contre lui, un mandat d'arrêt international, pour des actes de terrorisme perpétrés sur le sol français en 2002. En 2007, le ressortissant algérien est condamné à cinq ans d'emprisonnement. Il en sort en décembre 2011. Une obligation de quitter le territoire français est prononcée à son encontre mais elle n'est pas mise à exécution. La raison : la Cour d'appel européenne des droits de l'homme qui s'oppose à son extradition vers l'Algérie, en raison de menaces qui pèsent sur lui. Saïd Arif est alors assigné à résidence à Millau où il viole son assignation en s'enfuyant. Mais il est retrouvé en Suède et extradé de nouveau vers la France où il est alors condamné à 6 mois de prison ferme.
Saïd Arif est une nouvelle fois assigné à résidence à Langeac puis à Brioude, depuis octobre 2012.
En avril dernier, l'homme refait parler de lui en tenant des propos faisant l'apologie du terrorisme dans les colonnes d'un hebdomadaire de Haute-Loire. Une enquête a été ouverte suite à son interview et il devait prochainement s'en expliquer devant la justice.
Plus d'infos :
https://www.francetvinfo.fr/le-plan-epervier-declenche-en-haute-loire-pour-retrouver-un-terroriste-islamiste-en-fuite_322403.html
Deux élus politiques réagissent à la fuite de Saïd Arif
Jean-Pierre Vigier, député de la Haute-Loire, réagit à la fuite de Saïd Arif :"Je viens d'apprendre la fuite ce dimanche de Saïd Arif, l'Islamiste placé en résidence surveillée à Brioude. Ses dernières déclarations scandaleuses à un journaliste il y a quelques semaines montrent bien que Saïd Arif est capable de commettre des actes terroristes. Il faut donc tout mettre en œuvre aujourd'hui pour retrouver cet homme qui représente un véritable danger pour la société française. Son placement en résidence surveillée dans plusieurs zones rurales où sa présence a créé un sentiment d’insécurité et cette fuite qui n’est pas la première montrent bien que nous sommes ici face à un problème de société. Le Gouvernement doit se pencher rapidement sur ce sujet afin de trouver d’autres solutions pour garder sous surveillance des personnes dangereuses. Particulièrement sensibilisé par ce sujet sur lequel je suis déjà intervenu, je compte écrire au Ministre de l’Intérieur pour évoquer avec lui cette affaire. "
Pierre Cheynet, Membre du Comité central du FN, Secrétaire départemental du Front National de Haute-Loire réagit également à la fuite de Saïd Arif :
Le FN 43 demande des comptes à Manuel Valls :
Alors qu’il se trouvait à Brioude en résidence prétendument surveillée, le terroriste islamiste d’Al Qaïda Saïd Arif, condamné pour tentative d’attentat à l’arme chimique sur la Tour Eiffel, vient de s’évader une seconde fois en l’espace d’un an à bord d’un véhicule volé, échappant à la vigilance des services de police et de gendarmerie.
Exprimant la colère de centaines de Brivadois qui ont pétitionné avec le Front National pour réclamer l’incarcération de Saïd Arif, Pierre Cheynet, secrétaire départemental du Front National de Haute-Loire, réclame la démission du ministre de l’Intérieur Manuel Valls qui avait promis aux habitants de Brioude de réexaminer la situation de ce dangereux terroriste avant la fin du mois d’avril.
Le Front National de Haute-Loire dénonce par ailleurs le laxisme du député UMP Jean-Pierre Vigier et du maire de Brioude Jean-Jacques Faucher qui ont refusé de s'associer à sa demande d’incarcération alors que Saïd Arif faisait l’objet d'une enquête pour apologie du terrorisme dans la presse, ce qui justifierait légalement qu'il soit sous les verrous à l'heure qu'il est.
