Manuel Valls et Christiane Taubira dressent lundi à Lyon un premier bilan des Zones de sécurité prioritaires (ZSP), mises en place pour lutter contre la délinquance ancrée dans les quartiers difficiles et pour lesquelles ils devraient annoncer des "moyens".
Elus, responsables associatifs, policiers et gendarmes vont lundi "confronter leurs expériences" des 15 premières ZSP, créées depuis septembre 2012 par le ministre de l'Intérieur qui, à plusieurs reprises, a souligné leurs "bons résultats". "Ce n'est pas un coup de bluff, pas une marque", avait souligné Manuel Valls le mois dernier en évoquant ces ZSP, qui sont actuellement au nombre de 64.
Le ministre estime aujourd'hui que "les premiers résultats sont là" et assure même que : "les ZSP sont un laboratoire de bonnes pratiques applicables partout", dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France ce lundi. "Notre société fait face à une délinquance en perpétuelle mutation. Elle est plus violente et implique des individus de plus en plus jeunes. Elle se déplace vers de nouveaux territoires jusqu'à présent plus ou moins épargnés. Nous avons donc fait du sur-mesure pour que les ZSP, dans les villes, les zones périurbaines ou rurales, répondent aux véritables problématiques de la délinquance : violences, trafics, cambriolages, incivilités...", explique M. Valls
Attendues parfois comme le messie par des élus confrontés à des problèmes récurrents de délinquance ou des syndicats de police, les ZSP étaient une promesse de campagne du candidat Hollande que son ministre de l'Intérieur a mises en musique rapidement. Les ZSP sont "un laboratoire où l'ensemble des services de l'Etat, les associations, les élus, travaillent en partenariat étroit", explique le préfet de Seine-Saint-Denis,Christian Lambert, dont le département en compte quatre.
Budget tendu et réductions d'effectif : Une équation difficile
Dans un contexte budgétaire tendu, la pression est forte pour l'Intérieur, qui rappelle régulièrement les réductions d'effectifs sous la présidence Sarkozy auxquelles la gauche a dit mettre fin en promettant 500 créations d'emploi parmi les forces de l'ordre tous les ans.
Le ministre devrait ainsi annoncer à Lyon que près de 2.500 policiers sortiront fin 2013 des écoles contre 500 il y a un an. Et plusieurs ZSP devraient voir leurs effectifs renforcés au 1er septembre, selon le directeur général de la police nationale (DGPN) Claude Baland.
De même, très récemment, il a été annoncé aux syndicats de police que la prime de résultats exceptionnels pour les policiers et les gendarmes instituée par Nicolas Sarkozy lors de son premier passage à l'Intérieur - 25 millions d'euros par an - serait en partie distribuée "collectivement" dans les ZSP. Une façon de motiver les troupes comme celle aussi d'ouvrir des postes de gradés en nombre pour les policiers et les gendarmes susceptibles de prendre du galon en postulant dans les quartiers concernés.
Les 64 ZSP, qui ont toutes des objectifs de lutte contre la délinquance personnalisée,sont principalement situées dans le nord et le sud de la France ainsi que dans le bassin grenoblois et en région parisienne.