Vendredi 31 mai, le conseil général du Rhône a retiré une garantie financière de 40 millions d'euros, qui devait être versée à la Foncière du Montout, la filiale de l'Olympique lyonnais maître d'ouvrage pour le futur Grand Stade du club, portant un nouveau coup dur au projet.
Sur proposition de la présidente (UDI) du conseil général Danièle Chuzeville, les conseillers généraux ont décidé à l'unanimité de retirer deux délibérations votées en novembre et décembre 2012 qui garantissaient à la filiale de l'OL le remboursement de 50% d'un emprunt de 80 millions d'euros. Le vote de ces délibérations avait suscité, à l'époque, les protestations d'une partie des conseillers généraux.
"Les deux délibérations n'ont pu être mises en oeuvre car la convention portant engagement de garantie à passer entre le département du Rhône et la société foncière du Montout n'a pu être, à ce jour, finalisée entre les deux parties", a expliqué la présidente.
La délibération pourrait toutefois être soumise à nouveau aux élus du département si les discussions avec le prêteur et l'OL aboutissent d'ici là.
La décision du département est un nouveau coup dur pour le Stade des Lumières de Lyon, d'une capacité de 58.000 places, dont la livraison est attendue d'ici la mi-2015, afin de pouvoir accueillir les rencontres de l'Euro de football 2016.
Les travaux de terrassement, débuté en octobre à Décines, dans la banlieue est de Lyon, sont au point mort, et de nombreuses interrogations persistent sur le montage financier.
Le 12 février, l'Olympique lyonnais et le groupe de BTP Lyonnais ont signé un accord portant sur un investissement global pour l'OL de l'ordre de 400 millions d'euros, financés à 50% par des "fonds propres ou quasi fonds propres" et 50% de dettes. La garantie du département était destinée à constituer les 200 millions de fonds propres de la Foncière du Montout.
L'avocat des opposants au Grand Stade, Etienne Tête, élu EELV à la région, y voit le signe que "le montage financier n'est toujours pas acquis pour l'OL", et estime que "tous les travaux publics concernant les accès au stade ne sont pas d'intérêt général". Ces travaux sont estimés entre 200 et 400 millions d'euros.
Le 16 avril, le tribunal administratif de Lyon a rejeté huit recours d'opposants sur les opérations d'accessibilité au Grand Stade, mais annulé la déclaration d'utilité sur l'extension de la ligne de tramway qui doit le desservir. Le Grand Lyon a fait appel de cette décision.