Le nombre de médecins à diplômes étrangers à presque doublé en Auvergne depuis 2008

La France compte toujours plus de médecins à diplômes étrangers qui pallient parfois le manque de professionnels dans certaines régions ou de spécialités, alors que globalement les effectifs de la profession se stabilisent, révèle mardi le Conseil de l'Ordre (Cnom).

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Au 1er janvier 2013, le Cnom a recensé 215 865 médecins actifs, soit 0,12% de moins qu'en 2012, selon la nouvelle édition de son atlas démographique publiée mardi. "Globalement, les effectifs se stabilisent" car ils devraient progresser légèrement d'ici à 2018 (+0,5%), a souligné le docteur Patrick Romestaing, en charge de la démographie au Cnom, lors d'une conférence de presse. Le principal enseignement de cette nouvelle édition concerne les médecins à diplômes étrangers, au nombre de 17 835 en activité régulière, soit 9% des effectifs.
 
Cette catégorie de professionnels a fortement augmenté ces dernières années, de 43% sur la période 2008/2013. D'ici à 2018, le Cnom prévoit une nouvelle augmentation, d'environ 34%. Toutes les régions enregistrent une hausse. En Auvergne en particulier, le nombre de titulaires d'un diplôme étranger a presque doublé depuis 2008. Contrairement à leurs homologues à diplôme français, ces médecins sont majoritairement salariés (63,5% contre 43,1%). Nombre d'hôpitaux font appel à eux pour pallier le manque de professionnels dans certaines spécialités, comme la radiologie ou l'anesthésie.
           
Ils peuvent être de nationalité française: pour contourner le numerus Clausus (quota d'étudiants admis à l'issue de la première année de médecine), nombre d'étudiants français obtiennent leurs diplômes en Belgique, Roumanie ou Bulgarie, a expliqué le président du Cnom, Michel Legmann. En 2012, près d'un quart des nouveaux inscrits au tableau de l'Ordre avait un diplôme obtenu hors de France (11,4% européen, 12,7% extra européen).
           
Alors que les médecins roumains sont régulièrement cités, il apparaît que les praticiens titulaires d'un diplôme du Maghreb représentent un tiers des diplômés à l'étranger. Les pays les plus représentés sont l'Algérie (22,2%), au premier rang, puis la Roumanie (17,7%) et la Belgique (8,9%). La Syrie, le Maroc, la Tunisie, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne complètent la liste.
 
Les retraités aussi
 
Mais ces données ne tiennent pas compte d'un "nombre très important" de médecins étrangers exerçant dans les hôpitaux avec un statut d'attaché sans être inscrits au tableau de l'Ordre, a souligné M. Romestaing, ajoutant que le Cnom n'était pas en mesure de les "identifier clairement".
 
"Cela nous interpelle fortement car ces praticiens sont recrutés en toute illégalité pour remplir des postes vacants de médecins, souvent sous la pression d'élus locaux" qui veulent maintenir l'activité de leurs hôpitaux, a affirmé M. Legmann. Problème: leurs diplômes ne sont pas contrôlés et leurs salaires inférieurs à ceux des médecins français.
 
Seuls les diplômes de l'UE sont reconnus en France
 
Depuis février 2012, la loi permet toutefois aux médecins diplômés hors UE qui justifie d'une certaine durée d'activité de continuer à exercer dans les hôpitaux jusqu'à fin 2016 et leur ouvre la possibilité de passer un examen pour obtenir le même statut que leurs homologues français. Autre enseignement de cet état des lieux: les médecins à la retraite sont de plus en plus nombreux (56 105) et leur part a augmenté de 8% en un an. Comme le leur permet la loi, assouplie en 2009, de plus en plus de retraités décident de poursuivre leur activité.
Ainsi, 19,5% des médecins à la retraite exercent toujours, une proportion qui devrait atteindre 40% en 2018. Pour le Cnom, cette catégorie de médecins peut constituer une solution aux déserts médicaux: "il est intéressant de combler les trous par l'activité de ces médecins-là qu'il faut accroître", estime M. Legmann. Le président du Cnom plaide notamment pour un allègement de leurs charges afin de les inciter à poursuivre leur activité.

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