Alors que le couperet est tombé lundi dans l'usine Michelin de Joué-lès-Tours avec la suppression de 730 emplois sur les 930 que compte le site, le manufacturier annonce en même temps des investissements en France. Le site de Blavozy bénéficierait ainsi d'un investissement de 50 millions d'euros.
Alors que Michelin a confirmé en début de semaine la rumeur qui courait depuis quelques temps sur l'arrêt de la production de pneus poids lourds à Joué-lès-Tours, l'entreprise clermontoise communique également sur les investissements à venir. Parmi les 800 millions d'euros que le groupe prévoit d'investir dans ses activités en France, 50 millions sont destinés au site de Blavozy en Haute-Loire. 50 millions investis dans l'outil de production ce qui générerait la création de 90 emplois. Ce qui amènerait la masse salariale à près de 800 personnes, toutes spécialisées dans la fabrication de pneus destinés aux machines de génie civil.
Les pays émergents, cible de la nouvelle stratégie de Michelin
La stratégie du groupe aujourd'hui : cibler des marchés porteurs notamment dans les pays émergents. Blavozy sera d'ailleurs le site spécialiste de ces marchés, tout du moins dans ce type de format de pneu comme l'explique Frédéric Garrouste, le directeur du site de Blavozy Michelin : "Nous avons la volonté de nous spécialiser via ce projet d’augmentation de capacité, sur des marchés porteurs et qui minimiseront les fluctuations actuelles".
Prudence est mère de sûreté
L'annonce de ces nouveaux investissements sur le site de Blavozy auraient pu être accueilli avec satisfaction par le personnel, celui-ci s'est montré plutôt mesuré. Depuis fin 2012, plusieurs fois ils ont été confrontés à des mesures de chômage partiel dû à une baisse d'activité. Alors même si les nouveaux marchés qui seront décrochés dans les pays émergents devraient assurer une activité pérenne, ici, on oublie pas que 730 de leurs collègues vont prochainement perdre leur emploi à Joué-lès-Tours comme l'indique René Villesèche, représentant syndical CGT : "Les prévisions d’embauche se font à l’horizon 2019. On a dans les éléments en notre possession le fait que Michelin délocalise vers les pays émergents et rien ne nous permet de dire que l’usine existera dans un certain nombre d’années….".
Reste que la nouvelle stratégie sur ces nouveaux marchés conserve toujours comme valeur d'ajustement... l'emploi.