De bonnes et de moins bonnes nouvelles pour l'Auvergne dans le rapport de la commission "Mobilité 21". Si l'aménagement de la Route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l'Allier est une priorité, la ligne LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon est, elle, reportée aux calendes grecques.

Les rumeurs de ces derniers jours sont aujourd'hui des informations officielles. La commission "Mobilité 21" chargée d'établir une hiérarchie parmi les 70 projets inscrits dans le schéma national des infrastructures de transports, le SNIT, a tranché. Même si elle propose deux scénarii au gouvernement, avec deux enveloppes budgétaires, elle ne fait pas de la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Lyon une priorité. Considéré comme une "seconde priorité", le POCL va donc retourner dans les cartons quelques années et devrait plus en sortir avant 2030. Pour justifier cet arbitrage, la commission présidée par le député Philippe Duron a mis en avant le coût des travaux (14 milliards d'euros) et son intérêt immédiat. Cette ligne doit répondre à la saturation de l'actuel axe Paris-Lyon que les experts ne voient pas apparaître avant 2025-2035. Dans leur rapport, les commissaires expliquent que "c’est bien la perspective avérée de la saturation de la liaison Paris-Lyon qui permettra la réalisation du projet et garantira son utilité économique en y drainant des circulations de trains à grande vitesse. Ces derniers n’auraient en effet aucun intérêt à préférer une ligne nouvelle aux péages plus élevés s’ils peuvent continuer à trouver de la capacité sur la ligne existante" mais ils reconnaissent qu'il est "parfaitement légitime que les perspectives ouvertes par cette desserte nouvelle suscitent une très grande attente et le souhait d’une réalisation la plus rapide possible". 

Les extraits du rapport de la commission "Mobilité 21"

LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL)
Le projet POCL consiste à relier Paris à Lyon par une ligne nouvelle de plus de 500 km desservant les régions Auvergne, Bourgogne et Centre. Le projet répond à terme à la saturation de la ligne Paris-Lyon et au besoin d’amélioration de la desserte des territoires du centre de la France.
La commission tient à souligner que si le projet vise à répondre à l’augmentation des circulations entre Paris et Lyon, il lui parait tout à fait justifié qu’il serve aussi les intérêts de l’aménagement du territoire. Toutefois, elle constate que l’échéance de réalisation du projet est fortement corrélée à l’horizon à partir duquel la ligne existante entre Paris et Lyon pourrait être considérée comme saturée. Elle juge au-delà que le coût du projet mérite d’être substantiellement maîtrisé.
Compte tenu des besoins de relations de toute nature entre les deux métropoles francilienne et lyonnaise et de l’importance des trafics européens et nationaux qui transitent par le noeud lyonnais, la commission considère que la perspective de saturation de la ligne à grande vitesse actuelle doit être prise plus comme une certitude que comme une hypothèse. L’horizon temporel de cette saturation est en revanche plus incertain.
Pour la commission, l’enjeu de cette liaison nouvelle oblige à affiner et actualiser régulièrement les études prospectives pour mieux préciser l’horizon de saturation de la ligne Paris-Lyon, en fonction des évolutions de contexte constatées ou attendues avec une probabilité raisonnable de survenue (évolution des capacités des trains, mise en application d’ERTMS, actualisation du calendrier de réalisation des autres projets ferroviaires influant sur la saturation de la ligne). La commission recommande la mise en place d’un observatoire des conditions d’exploitation de la ligne existante et de l’évolution des trafics afin de mieux cerner l’horizon d’opportunité du projet. Dans ce cadre, RFF devrait expliciter ses projets de modernisation de l’exploitation de la ligne à grande vitesse actuelle, en précisant les différentes mesures envisagées ou déjà préparées pour accroître sa capacité.
La réalisation du projet devra être engagée dès que les conditions génératrices seront solidement établies. Des avis divergents se sont exprimés dans ce contexte sur le calendrier d’engagement de l’opération. Après en avoir longuement débattu, la commission estime majoritairement que les conditions ne devraient pas permettre de justifier l’engagement des travaux avant 2030. Elle classe dès lors le projet parmi les secondes priorités quel que soit le scénario financier considéré.
Toutefois, considérant qu’elle ne peut être entièrement affirmative sur le moment à partir duquel il pourrait être nécessaire d’engager l’opération, la commission a prévu dans le scénario n°2 d’inscrire en premières priorités une provision pour engager en tant que de besoin de premiers travaux en lien avec le projet.
La commission attire enfin l’attention sur le fait que la modernisation du noeud ferroviaire lyonnais est en tout état de cause indispensable au respect des performances attendues du projet.
 
Route Centre Europe Atlantique (RCEA) en Allier et Saône et Loire
La route Centre Europe Atlantique en Allier et Saône et Loire assure une fonction de transit à longue distance majeure mais elle permet aussi une desserte fine des territoires traversés. Elle contribue ainsi grandement à l’attractivité de ces territoires
en confortant les activités économiques qui y sont implantées. Elle est aussi confrontée à des enjeux très importants de sécurité en lien avec l’importance et à la diversité des trafics qui empruntent cet axe.
Sans se prononcer sur les caractéristiques et les modalités d’un aménagement de l’axe, la commission considère que les enjeux particuliers de sécurité associés à ceux de développement, de desserte et d’accessibilité justifient aujourd’hui qu’il soit entrepris dans les tous meilleurs délais. Après analyse comparative des enjeux nationaux des différents projets, la commission classe le projet dans la catégorie des premières priorités quel que soit le scénario considéré.
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