Pierre Marmonier, le maire sans étiquette de cette commune de l'est lyonnais, avait adressé sa missive alors que plusieurs centaine de caravanes et véhicules de gens du voyage avaient investi, le 7 juillet dernier, un terrain privé situé près d'un étang
Malgré le départ de toutes les familles hier, dimanche 21 juillet, en fin d'après-midi, Pierre Marmonier maintient sa démission, précisant qu'elle était toujours "sur le bureau du préfet" et qu'il "attendait sa décision".
"Ce n'est pas un acte de désespoir mais véritablement un acte de contestation", a déclaré l'élu qui juge le cadre réglementaire actuel insécurisant pour les communes remplissant leurs obligations en matière d'accueil des gens du voyage. "Tous les moyens mis à disposition pour faire respecter la loi ne sont pas efficaces et on voit trop souvent la préfecture déboutée devant le tribunal administratif", a ajouté M. Marmonier, élu depuis 1995.
Il souhaite l'organisation rapide d'une table ronde avec l'ensemble des acteurs, proposant d'y inviter "les ministres de l'Intérieur et de la justice".
Si Colombier-Saugnieu n'est pas tenue d'avoir son aire d'accueil, une obligation qui ne concerne que les localités de plus de 5.000 habitants, la communauté de communes de l'est lyonnais, à laquelle elle adhère, a construit une aire de grand passage. Et quatre autres sites d'accueil ont été créés sur le périmètre de cette intercommunalité. Malgré ces équipements, les occupations "sauvages" se multiplient sur le champ de foire ou des terrains privés, déplore la mairie.
"Depuis deux mois, notre commune a eu à déplorer trois invasions de la part des gens du voyage. Parmi ces groupes, deux étaient des communautés évangélistes allant de 800 à 1.000 personnes", a affirmé le maire.
En attendant, la mairie a fait labourer, dès dimanche 21 juillet au soir le terrain de quatre hectares que venaient de quitter les gens du voyage , il a également condamné l'accès du champ de foire aux véhicules.