"Union Républicaine, c’est ça ou le chaos", le député Dominique Potier n’a pas signé la motion de censure, mais il va la voter

Dominique Potier, député Groupe Socialistes et apparentés de la 5ᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle, n’a pas signé la motion de censure. Mais il la votera ce mercredi. Nous lui avons posé trois questions pour comprendre sa position

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Dominique Potier député Groupe Socialistes et apparentés de la 5ᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle fait partie des sept députés de gauche qui n’ont pas signé la motion de censure. Mais il a annoncé qu’il la votera ce mercredi.

Pourquoi vous n’avez pas signé la motion de censure, mais vous allez la voter ?

Je n’ai pas signé la motion, car c’était celle du NFP. Je souhaite une expression singulière du groupe socialiste. Voter une motion est une grande responsabilité. Je ne souhaitais pas mêler ma voix, à celles de ceux, qui inscrivent cette action dans une perspective de remise en cause institutionnelle du président de la République, d’une destitution ou d’une précipitation du calendrier électoral. Je pense que dans cette période, nous avons besoin de consolider nos institutions. En revanche, je vote la motion de censure. Je le fais, car nous avons besoin que l’exécutif de la France s’affranchisse de sa dépendance au Rassemblement National. Je n’imagine pas qu’un grand pays, comme la France voit sa politique publique et sa diplomatie dépendre de l’avis du Rassemblement National.

Quelle alternative ?

L’alternative ne peut être que la réunion de forces démocratiques républicaines. Ce que je propose, c’est l’union républicaine pour les deux années qui viennent. C’est ça ou le chaos. Actuellement, il n’y a pas de stabilité, contrairement à ce que disent les centristes et les républicains. Je ne considère pas qu’est stable une situation qui dépend du Rassemblement National. La véritable stabilité est celle que nous construirons après dans le dessein de cette union républicaine.

Dans les deux ans qui viennent, il faut que notre pays tienne debout. Il y a trois évènements majeurs qui sont intervenus depuis l’été : l’effondrement des comptes publics ; le risque de fragilisation de notre industrie ; l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
Notre bien le plus précieux est l’Union européenne. C’est une certaine idée des droits humains, une certaine vision de l’économie et une ambition en matière de transition écologique. Je n’imagine pas que la voix de la France puisse manquer.

Comment penser l’après Michel Barnier ?

Je propose une méthode. Nous devons bâtir un socle commun, un contrat de deux ans sur les fondamentaux. Il me semble que le rétablissement des comptes publics dans la justice, avec la préservation des services publics primordiaux comme la santé font partie de ce contrat. Une diplomatie au service de l’unité européenne serait la deuxième partie de ce contrat. Et le troisième volet, serait la préservation de nos capacités productives européenne agricoles et industrielles.

Une fois que ce socle est scellé pour deux ans et qu’on a un accord de non-censure, nous pouvons, par ailleurs, imaginer une dizaine de projets législatifs qui répondent aux attentes de nos concitoyens. Un accord de gouvernement sans censure et une dizaine de propositions qui soit mise au débat dans l’assemblée, sans obligation de réussite. Mais avec l’espoir ferme d’y parvenir. Je pense que sur les questions d’aménagement du territoire, de rémunération du travail et notamment des plus bas salaires. Sur la question de l’humanisation de nos services publics, nous sommes capables au sein du Parlement de dégager des majorités d’idées.

Il y a des sujets qui ne pourront pas être tranchés parce que nous sommes en désaccord. Ces sujets-là, il faudra avoir la sagesse de les reporter à 2027.

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