Gomis a engagé un bras de fer avec Jean Michel Aulas qui ne souhaite pas céder gratuitement le joueur, acquis chèrement, à l'issue de son contrat en 2014. Son transfert immédiat à Newcastle, avec la prime correspondante, ayant échoué, Gomis est en disgrâce et s'entraîne à part de l'équipe
Le bras de fer engagé depuis fin juin entre Bafétimbi Gomis et l'Olympique lyonnais
illustre une nouvelle fois la complexité des rapports entre le club rhodanien et ses avant-centres ces dernières saisons.
Un paradoxe à l'OL où le conseiller de Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe, a lui-même occupé ce poste avec brio dans les années 1970-1980 mais sur ce type de dossier où l'aspect financier l'emporte sur le domaine sportif, JMA est seul décideur, directement à l'origine de la mise à l'écart du groupe professionnel de Gomis.
Car le patron de l'Olympique lyonnais, cerné par les impératifs de l'économie du football basée sur les droits TV et les cessions de joueurs, n'entend pas voir partir gratuitement en fin de saison l'international français, acquis en 2009 pour 15 millions d'euros.
Il veut lui faire prolonger son contrat qui arrive à terme en juin ou bien le transférer immédiatement, ce que l'intéressé a toujours refusé jusqu'à présent, n'excluant pas de jouer toute la saison dans l'équipe réserve en CFA quitte à manquer le Mondial-2014, si la France se qualifiait.
Pour l'heure, le litige n'a que des perdants à court terme et Bafétimbi Gomis ne devrait pas jouer contre Reims samedi à Gerland (20h00) ni en barrage retour de la Ligue des champions à Saint-Sébastien, mercredi contre la Real Sociedad, victorieuse 2-0 à l'aller. Son départ immédiat permettrait à l'OL d'économiser 15 M EUR environ, entre son transfert négocié à 8 M EUR avec Newcastle et son salaire chargé.
Déjà un précédent avec Fred
La situation faite à Gomis rappelle celle de l'avant-centre international espagnol Fernando Llorente qui a très peu joué la saison passée à l'Athletic Bilbao. Il avait refusé de prolonger et a signé, libre, en percevant lui-même une prime à la signature, en janvier pour la Juventus Turin qu'il a rejointe début juillet.
Son exemple a visiblement donné des idées à Gomis. "Pour l'instant, les choses n'ont pas évolué du côté du président. Il n'est pas envisageable d'avoir Bafé pour le retour en C1", a confié l'entraîneur Rémi Garde jeudi.L'hiver dernier, JMA stigmatisait les doublons dans l'effectif et notamment au poste d'avant-centre entre Lisandro et Gomis. Le premier, recruté en même temps que Gomis, a souvent regretté d'être exilé sur l'aile gauche avec l'OL.
Lisandro a été transféré à Al-Gharafa Doha il y a deux semaines. Gomis, lui, est banni d'une formation dans laquelle deux jeunes, Alexandre Lacazette (22 ans) et Yassine Benzia (18 ans), "revendiquent" désormais de jouer en pointe axiale. Il soigne sa communication et son image sur les réseaux sociaux en prenant soin de ne jamais écorner l'OL. Ci-dessous, le dernier tweet publié sur son compte officiel le 22 Août où il rend hommage à ses parents.
On dit toujours "avant que Dieu te benisse cherche d'abord la benediction de tes parents". Je les remercie pour cela pic.twitter.com/Pgix3vnXd3
— Bafétimbi Gomis (@BafGomis) August 22, 2013
Pour revenir au cas "Fred", le Brésilien , acquis entre 2005 et 2009 pour 15 M EUR, avait lui aussi été en concurrence avec le Norvégien John Carew, puis le Tchèque Milan Baros avant l'éclosion définitive de Karim Benzema.
L'actuel capitaine de Fluminense en avait souffert et s'était souvent alors signalé par un comportement extrasportif inadapté alors qu'il a toujours été un redoutable buteur. L'histoire entre Fred et l'OL s'était déjà mal terminée.En février 2009, quelques jours avant son retour définitif au Brésil, le joueur, avait été mis à pied sans que le motif ait jamais été dévoilé.
Le joueur avait finalement été transféré sans indemnité à Fluminense quatre mois
avant la fin de son contrat, assurant toujours "rester fâché" avec JMA. "Il m'a
traité comme de la marchandise", avait-t-il encore confié en novembre dernier dans
le "Journal du dimanche".