Dimanche, un patient armé d'un couteau de boucher a menacé et insulté l'infirmière d'accueil du service des urgences. Trois employés du service ont été placés en arrêt de travail. Le syndicat FO rappelle que ce poste d'accueil, isolé, est un danger permanent maintes fois dénoncé. Sans succès.
C'est vers 6h30 dimanche qu'un individu "fortement alcoolisé", selon un témoin joint par téléphone, s'est présenté accompagné de deux autres personnes aux urgences de l'hôpital de Bourgoin-Jallieu pour une blessure bénigne au doigt.
Une heure plus tard, l'homme et ses comparses étaient toujours en salle d'attente quand l'équipe de jour est venue relever les collègues de la nuit. A cet instant, l'homme légèrement blessé apparaissait très excité. Et la tension ne fit que monter.
Couteau de boucher
Vers 8h45, l'homme s'est mis à insulter l'infirmière présent à la borne d'accueil, lui cracher dessus et lui jeter son téléphone portable. Il a alors enjambé la borne, jeté l'ordinateur d'accueil par terre et brandi un couteau de boucher à la lame "d'une bonne vingtaine de centimètre" en direction de l'infirmière, sans parvenir à la toucher. Appelés en renfort, "comme à chaque agression" nous dira un membre du personnel, ce sont deux agents chargés de la sécurité incendie qui tentent de maîtriser le forcené. Finalement, l'homme est maîtrisé par un équipage de police, épaulé par un autre de gendarmerie. Un de ses acolytes a pu être interpelé également, l'autre a réussi à prendre la fuite.
"Ce n'est plus possible"
Dans le service, déjà durement touché par une double agression il y a quinze jours, c'est la consternation. Depuis cet hiver, une tension croissante très palpable avait fait l'objet de signalement à la direction.Carole Verdier, représentante FO du personnel a confirmé qu'une demande insistante de deuxième poste d'accueil aux urgences était resté sans suite.
"Le problème, nous-a-t-elle confié, c'est l'absence d'écoute de la direction. Depuis longtemps, nous demandons un poste en renfort pour ne plus être seul à l'accueil des urgences. Or, on nous a toujours dit ce n'était pas possible".