Mercredi, Me David Metaxas plaide devant la Chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Nîmes. Il demande au nom de la famille de la victime que les faits soient requalifiés. A la clé, une sanction pénale possiblement plus lourde.
La différence n'est pas que sémantique : en demandant à la justice de requalifier le chef de mise en examen d'Anthony Draoui de "meurtre" en "assassinat", maître Metaxas ouvre la possibilité pour la future Cour d'Assises de condamner l'auteur des faits à une sanction plus lourde.
La perpétuité contre 30 ans de prison. Encore faut-il que l'assassinat, c'est à dire le meurtre avec préméditation soit démontré.
Prendre en compte la sauvagerie des faits
Le 31 mai, alors que le juge d'instruction du tribunal de grande instance d'Avignon avait rendu, une ordonnance de mise en accusation pour "meurtre" à l'encontre d'Anthony Draoui, la famille de la victime avait annoncé son intention de faire appel.L'avocat de la famille Meyer, Me David Metaxas, avait regretté que la préméditation et la circonstance aggravante n'aient pas été retenues. "Pour nous, Anthony Draoui a réfléchi... S'il a commis un meurtre comme il le dit, on ne peut que être perplexe du sang-froid dont il a fait preuve par la suite", avait-t-il indiqué.
"Il a reconnu lui-même qu'il a tenté d'embrasser Marie-Jeanne et qu'elle a refusé, ce qui caractérise une agression sexuelle, c'est une circonstance aggravante" passible de la réclusion criminelle à perpétuité, avait-t-il ajouté alors.
Un marginal au profil violent
Le drame était survenu le 21 juin 2011, alors que Marie-Jeanne Meyer était partie faire un jogging, sur les hauteurs de Tournon-sur-Rhône, à proximité de son domicile. Dans son parcours elle est passée à proximité du campement précaire où le marginal de 21 ans vivait depuis plusieurs semaines, en rupture de la société.Le jour même où le corps de Marie-Jeanne était découvert, partiellement carbonisé et enterré dans un trou, Anthony Draoui était arrêté pour l'agression d'une coiffeuse qu'il avait menacée d'un marteau en réclamant la caisse.
A l'issue de sa garde à vue, il s'était enfui en Espagne, vers Barcelone, pour une cavale qui avait duré jusqu'à sa remise aux autorités française en gare de Cerbère (Pyrénées-Orientales), après un banal contrôle ferroviaire, et son identification en juin 2012.