Jean Lassalle, le député qui marche, est arrivé en Auvergne. Parti le 10 avril de Paris, il a parcouru près de 3 600 kilomètres au cours desquels il a croisé des Français "désabusés" et "pessimistes". L'élu centriste des Pyrénées-Atlantiques est attendu mardi à Clermont-Ferrand.
Jean Lassalle s'est élancé le 10 avril de l'Assemblée Nationale pour une longue marche à travers le pays. Le député Modem des Pyrénées-Atlantiques est parti à la rencontre de ses concitoyens pour recueillir leurs doléances et tenter de leur redonner foi en la politique. Le 1er septembre, l'élu centriste a foulé le sol de Saint-Jean-des-Ollières, dans le Puy-de-Dôme, où il a expliqué que son aventure s'inscrivait "dans l'exercice de ses [mes] fonctions" puisqu'il est "un député de la nation".
Le député qui marche a déjà parcouru 3 600 kilomètres et rencontré toutes les couches qui constituent la population française. "Les Français ne vont pas bien, ils sont très désabusés", raconte Jean Lassalle. Avec sa voix grave et son accent du Sud-Ouest, il demande aux personnes qu'il croise en chemin de lui présenter leur vision du monde et ce qu'elles voudraient voir changer. "Ce qui m'a beaucoup étonné, par exemple", poursuit le député centriste, "c'est la remise en cause très forte de l'Europe. Au lieu d'apparaître comme ce grand espoir, elle apparaît aujourd'hui comme la base avancée du capitalisme mondiale, c'est terrible".
Je suis aussi un résistant, un résistant au monde qui a basculé, qui est financiarisé à outrance et dans lequel le politique a quasiment perdu tout pouvoir de fixer un cap. – Jean Lassalle
Jean Lassalle qui marchait dimanche en direction de Billom est attendu mardi à Clermont-Ferrand. En route, il a croisé un de ses amis du Palais Bourbon, un de ses élus qui, comme lui, veut redonner toute sa place à l'être humain dans la vie politique: le communiste André Chassaigne (voir vidéo). L'un est orange, l'autre rouge, mais ils se retrouvent dès qu'il s'agit de défendre les territoires ruraux ou de redonner du fond au débat.
Créer un tissu humain, c'est ce que réclament nos concitoyens qui sont très pessimistes mais qui ne demandent, et on le voit dans leurs yeux, qu'à redevenir optimistes. – Jean Lassalle
Jean Lassalle, qui se définie comme un résistant dans "un monde financiarisé à outrance" a trouvé en Auvergne ce même sentiment de lutte, cette "volonté de trouver des solutions, de ne pas se laisser abattre". "Ce que je souhaite", dit-il, "c'est qu'il y ait de nouveau des relations entre les Français. Il faut injecter de l'ingénierie de la relation".