La mère et le beau-père de la petite Fiona, 5 ans, disparue le 12 mai dans un parc de Clermont-Ferrand, ont été placés mardi soir en garde à vue à Perpignan, alors que l'enquête semblait piétiner malgré les nombreux témoignages reçus.
Cécile Bourgeon, 25 ans, et Berkane Maklouf "sont en garde à vue depuis 18H15", a annoncé à l'AFP le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès, confirmant une information de RTL.
Joint par l'AFP, l'avocat de la jeune femme, Me Gilles-Jean Portejoie, a précisé que le couple était en garde à vue à Perpignan, où il s'est installé récemment et où vit la famille de la mère. L'avocat, qui n'a pu parler à sa cliente, a toutefois déclaré ignorer "quels étaient les éléments nouveaux" justifiant ces gardes à vue. "Il faut gérer cela avec calme, sang froid et sérénité", a souligné le conseil qui se rendra mercredi à Perpignan, alors que son fils, également avocat, est déjà en route. Selon le site du quotidien La Montagne, une perquisition était en cours dans l'appartement loué par le couple dans le centre de Perpignan.
Fiona a disparu le 12 mai vers 17H00, alors qu'elle jouait avec sa petite soeur de deux ans et que leur mère, enceinte de six mois, s'était assoupie une vingtaine de minutes sur un banc du parc de Montjuzet, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Bien que la piste de l'accident se soit vite évanouie après d'intenses recherches infructueuses dans ce parc escarpé de 25 hectares, une procédure "alerte-enlèvement" n'avait pu être activée en l'absence de témoignage concret.
De son côté, le procureur de Clermont-Ferrand avait assuré qu'il "n'y avait pas de raison de mettre en cause la parole de la mère", plusieurs témoins attestant de la présence de Fiona dans le parc, le jour de sa disparition. Dans un premier temps, l'enquête s'était concentrée sur l'entourage de sa mère, notamment sur un Algérien de 34 ans contre qui elle avait porté plainte un an plus tôt pour "viol et séquestration".
Me Portejoie: "Remarquable de dignité"
Mme Bourgeon a d'ailleurs été entendue début septembre dans ce dossier comme partie civile par une juge d'instruction de Clermont-Ferrand. Le parquet avait alors présenté cette affaire comme "distincte" de la disparition de Fiona. Depuis quatre mois, les enquêteurs ont aussi épluché les centaines d'appels reçus sur le Numéro Vert national (0800 958 081) mis en place au lendemain de la disparition, et situant Fiona aux quatre coins du pays.
Parmi ces témoignages, en juin, une femme assurait avoir aperçu la fillette sur une plage de Perpignan, où vit sa grand-mère. Cet été, un enfant assurait également avoir vu "un homme bizarre" dans le parc de Montjuzet le soir de la disparition de Fiona. Mais il s'agissait d'un témoignage indirect, et recueilli plus de deux mois après les faits. En août, Cécile Bourgeon se disait "un peu déçue" par ces témoignages qui "n'ont abouti à rien", et confiait à La Montagne qu'elle se sentait "un peu abandonnée".
Son avocat, Me Portejoie, expliquait de son côté partager avec sa cliente "la théorie de l'enlèvement par quelqu'un qui ne serait pas fiché", et décrivait la mère comme "remarquable de dignité, de courage". Le parquet de Clermont-Ferrand a ouvert le 14 mai une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration", confiée à deux juges d'instruction.
La mère de Fiona s'est constituée partie civile pour avoir accès au dossier, de même que le père de la fillette, Nicolas Chaloufais, dont elle dit être sans nouvelles depuis plus d'un an, ainsi que son nouveau compagnon, père de son troisième enfant dont elle a accouché cet été.