Plus de quatre mois après la disparition de Fiona, une fillette de 5 ans, dans un parc de Clermont-Ferrand, l'enquête s'est resserrée sur la piste familiale avec la garde à vue de cinq personnes, dont la mère et le beau-père de l'enfant.

Cécile Bourgeon, 25 ans, a été interpellée mardi en fin d'après-midi avec son compagnon, Berkane Maklouf, à Perpignan, où le couple s'est installé récemment et où vit la famille de la mère.
 
Un proche du compagnon a été interpellé à Clermont, ainsi que deux autres personnes. Ils ont été placés en garde à vue. Les gardes à vue peuvent durer 48 heures. "Elle est sereine", a déclaré l'un des avocats de la mère, Me Jean-Hubert Portejoie, en entrant dans les locaux de la police judiciaire à Perpignan mercredi matin.

"J'espère revoir ma fille en entier", a déclaré de son côté à Clermont-Ferrand le père de Fiona et de sa soeur Eva, Nicolas Chafoulais. Séparé de la mère des enfants, il dit ne pas savoir "ce qui se passe exactement".
 
"Avant qu'on se sépare, c'est moi qui m'occupais de nos filles. Du jour où elles sont nées et jusqu'à ce qu'on se sépare, dire que je n'avais rien à faire de mes filles n'est pas vrai. Cela fait cinq mois que ça dure, on me traîne dans la boue, ça va s'arrêter", a ajouté M. Chafoulais.

Filatures et écoutes

Ce rebondissement intervient alors que l'enquête semblait piétiner depuis quatre mois et demi. Des filatures et des écoutes téléphoniques auraient précipité l'opération de police.
Mardi soir, une perquisition a eu lieu dans l'appartement loué par le couple dans un quartier populaire du nord de Perpignan. Les enquêteurs y sont restés jusqu'à 23h30 et sont ressortis du domicile encadrant une silhouette féminine dissimulée sous une capuche, très probablement Cécile Bourgeon. La voiture du couple a été saisie.

Fiona a disparu le 12 mai vers 17h, alors qu'elle jouait avec sa petite soeur et que leur mère, enceinte de six mois, s'était assoupie sur un banc du parc de Montjuzet, sur les hauteurs de la capitale auvergnate. Selon une source proche de l'enquête, cette version des faits, donnée par la mère, a été mise en cause notamment par le proche de son compagnon placé en garde à vue à Clermont.

Pas de témoignage concret

"Les enquêteurs doutent de la version très contradictoire de la mère et de son compagnon, qui ont maintenu ce qu'ils ont dit, pour l'heure, en garde à vue, mais sont très irrités et fragiles dans leurs déclarations", a précisé cette source. La piste de l'accident s'était vite évanouie après des recherches infructueuses dans le parc escarpé de 25 hectares, mais une procédure "alerte-enlèvement" n'avait pu être activée en l'absence de témoignage concret.
 
Le procureur de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès, avait assuré qu'il "n'y avait pas de raison de mettre en cause la parole de la mère", plusieurs témoins ayant attesté de la présence de Fiona dans le parc, le jour de sa disparition.
 
Le parquet avait donc ouvert le 14 mai une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration". Dans un premier temps, l'enquête s'était concentrée sur l'entourage de la mère, notamment un Algérien de 34 ans à l'encontre duquel elle avait porté plainte un an plus tôt pour "viol et séquestration". Mme Bourgeon a été entendue début septembre dans ce dossier comme partie civile à Clermont. Le parquet avait alors présenté cette affaire comme "distincte".
 
Depuis quatre mois, les enquêteurs ont aussi épluché les centaines d'appels reçus sur le Numéro Vert national (0800 958 081) mis en place au lendemain de la disparition, et évoquant une présence de Fiona aux quatre coins du pays. Parmi ces témoignages, en juin, une femme assurait avoir aperçu la fillette sur une plage de Perpignan, où vit sa grand-mère.

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