Ce CNMA, lieu pédagogique ouvert à tous, a été inauguré ce dimanche dans le Rhône, en présence de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. La communauté arménienne est marquée dans sa culture par le génocide de 1915-1917, à l'origine d'une diaspora de plus de 7 millions de personnes.
Environ 12.000 ouvrages et 110.000 documents composent la base documentaire du CNMA, dont une partie est traitée et numérisée. Ils concernent l'histoire, les mémoires, la langue, la culture, les arts et les migrations arméniennes ainsi que la vie des communautés en France et en Europe.
Une équipe d'universitaires, qui pourront accompagner des étudiants pour des travaux et des thèses, doit être progressivement constituée. Onze conférences-débats ou événements culturels devraient être proposées dans l'année au centre, qui accueillera également des groupes scolaires.
Dimanche, deux expositions en visite libre ont ouvert les festivités: "Se reconstruire en exil. L'arrivée des réfugiés arméniens en France" et "Le livre arménien de la renaissance à la Lumière: une culture en Diaspora".
Pour sa construction, débutée en 2010, le CNMA a bénéficié pour moitié d'un financement public-privé et pour l'autre de dons. Il fonctionne avec trois salariés et une trentaine de bénévoles, selon la directrice Katia Boudoyan.
La reconnaissance du génocide
Lors de l'inauguration la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a déclaré : "N'oublions jamais ce qui s'est produit en 1915. Rappelons aux enfants d'Arménie, de la France et du monde où mène cet oubli par l'homme de son humanité, dont le siècle passé nous a donné tant de sinistres exemples".
"Le travail historique doit se poursuivre (...) Mais les faits sont établis, et le génocide arménien a été reconnu par une loi de la République", a poursuivi la ministre pour qui "la propagande de sa négation ne peut être admise".
"C'est pourquoi, conformément à l'engagement du Chef de l'Etat, le gouvernement examine les moyens juridiques permettant d'assurer cette vigilance dans le respect des principes fixés par notre Constitution et de nos obligations internationales et européennes", a-t-elle ajouté.
Quelques images du Centre :
Les Arméniens en Rhône-alpes
Quelque 500.000 personnes d'origine arménienne vivraient en France, dont 150 à 200.000 dans la région Rhône-Alpes.A Lyon, un mémorial du génocide arménien avait été inauguré le 24 avril 2006 pour commémorer le 91e anniversaire de ce drame reconnu en 2001 par la France - sans en spécifier les responsables - et toujours nié par la Turquie.
Selon les Arméniens, 1,5 million de victimes ont été tuées entre 1915 et 1917 alors que la Turquie ne reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 morts.