Les étudiants du secteur social dénoncent les effets pervers de la gratification des stages

200 étudiants du secteur social ont manifesté jeudi à Clermont-Ferrand contre les effets de la gratification des stages. En effet depuis juillet, les collectivités territoriales et services publics hospitaliers sont obligés de rémunérer leurs stagiaires, ce qui a rendu les offres très rares.

Un seul et même slogan ce matin pour ces étudiants de L'ITSRA (Institut du Travail Social de la Région Auvergne) : « La gratification c'est bien. Sans stage ça sert à rien. »

En ligne de mire : La loi Fioraso qui étend l'obligation de rémunération aux établissements publics, des structures qui offraient jusque là la majorité des stages à ces futurs travailleurs sociaux.

"J'ai fait énormément de démarches" explique Anaïs, étudiante en deuxième année d'assistante sociale. "J'ai envoyé beaucoup de courriers, j'ai téléphoné à énormément de personnes, et il n'y a plus de stages. En fait, il y a des gens qui voudraient nous accueillir, le problème, c'est qu'avec cette loi on est obligé d'être gratifié, donc rémunéré, et il y a énormément de structures qui n'ont pas les fonds pour nous gratifier, ce qui fait que ça supprime énormément de lieux de stages".

Et ils sont nombreux dans sa situation. Sur les 90 étudiants en éducation spécialisée, 54 sont gratifiables. Or un seul stage propose une rémunération.

Yoann, étudiant en première année d'éducateur spécialisé, résume le problème : "le paradoxe dans tout ça, c'est que cette loi est très louable puisqu'elle est censée lutter contre la précarité des étudiants en amenant des revenus par la gratification, sauf qu'aujourd'hui cette même loi pousse les étudiants à chercher (des stages) de plus en plus loin de chez eux."

Un problème d'autant plus épineux que ce système de formation en alternance est la base de leur apprentissage. S'ils n'obtiennent pas de stage, ces étudiants risquent tout simplement le redoublement.

 

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