"C'est quoi ce carnage ?!" : une manifestation prévue ce samedi à Marseille face à l'accumulation des déchets

Face à l'état de la ville de Marseille qui "croule" sous les déchets, l'association Clean My Calanques a lancé un appel à manifestation samedi 10 août. Une action coup de poing comme un appel à l'aide est prévue sur le Vieux-Port.

"Nos bénévoles sont épuisés devant l'étendue des dégâts, c'est honteux". Alors que la saison touristique bat son plein à Marseille, où les épreuves de voile et football olympique viennent de se terminer, Clean My Calanque lance un appel à manifester ce samedi 10 août face à l'accumulation de déchets : "On va montrer notre mécontentement devant la gestion pitoyable des déchets à Marseille", peut-on lire sur une publication Instagram du 8 août.

Le rendez-vous est fixé à 17h, sous l'ombrière du Vieux-Port. Des sacs-poubelle vont être déposés pour former le mot "SOS". Une action inédite pour l'association. "C'est un ras-le-bol général citoyen et un appel à l'aide, explique Eric Akopian, président et fondateur de Clean My Calanque. En tant que Marseillais, on dit 'stop', c'est invivable."

On dirait que les autorités apprennent chaque été que les gens vont à la plage !

Eric Akopian, président et fondateur de Clean My Calanque

France 3 Provence-Alpes

Sur Instagram, l'association qui milite pour la préservation de l'environnement depuis sept ans a poussé un violent coup de gueule le 7 août. "Chaque été, c'est la même chose, là, c'est encore pire ! C'est un carnage dans les quatre coins de notre ville !" 

Les Jeux olympiques ne sont pas "une excuse" pour l'association

Pour Clean My Calanques, la fréquentation touristique particulièrement forte cette année avec JO "n'est pas une excuse". "Oui, les JO n'ont pas aidé, mais ce n'est pas tant les JO le problème. C'est notre ville qu'on voit se dégrader". L'association assure recevoir "tout le temps" des photos des déchets qui s'amoncellent partout dans Marseille. "C'est quotidien." 

Charlotte Labigne, créatrice de la marque écoreponsable Marj Label va participer à la manifestation samedi. "J'habite La Plaine et je suis écœurée. En 2024, ça devient urgent, avec le tourisme, la chaleur..."

On ne peut pas simplement nettoyer le Vieux-Port pour les JO pour faire joli en surface.

Charlotte Labigne, créatrice de Marj Label

France 3 Provence-Alpes

"On en a marre. On dit qu'il faut éduquer les gens. Mais le véritable problème, c'est le ramassage des déchets. Si c'était plus propre, cela donnerait plus envie aux gens de faire attention", déclare-t-elle.

"Les bacs à composts, c'est une très bonne initiative, mais à côté de ça, le tri est trop rarement ramassé, regrette cette habitante du centre-ville de Marseille. Il y a toujours plein de déchets à côté des poubelles, des encombrants…"

"En tant que Marseillais, on a vraiment ce sentiment d'injustice par rapport aux autres villes de France, témoigne Charlotte. On paye une taxe d'ordures ménagères qui est chère. Ce n'est pas normal que les bénévoles fassent le travail de ce pourquoi on paie les impôts".

Des bénévoles qui craquent

"Oui, il y a des actions qui ont été mises en place par les collectivités, mais elles sont inefficaces. Les associations ne devraient être là qu'en tant qu'extrême urgence, pour combler un manque !, s'insurge Eric Akopian. On aimerait n'avoir plus qu'un rôle de sensibilisation"

C'est un appel à l'aide, on ne sait plus quoi faire. Les Marseillais n'en peuvent plus.

Eric Akopian

"Nous avons mis en place des brigades vertes dans les quartiers. Et même ces bénévoles-là commencent à craquer. On nettoie et on revient le lendemain et c'est une catastrophe. Si on perd les bénévoles les plus motivés, c'est un signe, c'est que c'est bientôt la fin", craint le président de l'association.

Même constat après la flamme olympique

En mai dernier déjà, après le passage de la flamme olympique à Marseille, l'association Clean My Calanque avait dû organiser un ramassage d'urgence

"Entre la flamme et le grand week-end de pont, il y a eu beaucoup de monde dans les calanques. Nous avons fait un tour et constaté que c'était catastrophique", expliquait alors Eric Akopian, président de Clean My Calanques.

Pour rappel, l'association marseillaise avait refusé de porter la flamme olympique en raison de la présence de sponsors comme Coca-Cola et de la production massive de gadgets et objets en plastique.

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