Sa moustache, son béret, sa canne et son accent permettaient à tout Auvergnat de le reconnaître en moins de 2 secondes. Dès qu'il apparaissait à l'écran, le père Johannet embarquait tout le monde dans ses fameuses pages agricoles alors qu'il n'était finalement ... qu'une fiction.
"Ça fait bien une quinzaine d'années que vous m'écoutez. Eh ben à présent voilà, y'a la télévision en Auvergne et on va s'regarder les yeux dans les yeux toutes les semaines le mardi." C'est par ces mots que le fameux père Johannet se présente pour la première fois aux Auvergnats. Tous connaissaient déjà sa voix, que l'on pouvait entendre dès le début des années 50 sur la radio qui s'appelait alors Clermont-Auvergne.1964 : la télévision débarque, le Père Johannet prend corps. Ou plutôt prend costume. Car le père Johannet, que les auditeurs et téléspectateurs reconnaissent si facilement, n'est autre que René Paput, premier journaliste de la radio puis de Télé-Auvergne. Un déguisement, un peu de maquillage, et le voilà un personnage à l'identité et au caractère forts qui devient inéluctablement un intime de ceux qui le regardent. Plus excentrique et moins sérieux, plus attachant et sensible aussi.
Qu'il parte chez un producteur de fruits ou au salon de l'agriculture à Paris (voyage oh combien mémorable ! ), le père Johannet savait rester proche de ceux qu'il côtoyait comme de ceux à qui il s'adressait, comme le prouve son petit mot de la fin : "Que ça soit dans l'Allier, dans le Puy-de-Dôme, dans le Cantal ou ben dans la Haute-Loire, vous savez qu'on sera toujours là pour vous aider les amis. Hein ! Alors, c'est entendu, on compte sur vos lettres et ménagez vous hein !"