17 ans après le meurtre des sept moines Francais de Tibéhirine , l'enquête pourrait être relancée avec l'envoi d'un juge d'instruction anti - terroriste en Algérie.Le président de la République l'a annoncé hier aux familles des victimes dont certaines vivent en Rhône Alpes
Le juge antiterroriste Marc Trévidic pourrait se rendre en Algérie "durant la deuxième quinzaine de novembre", dans le cadre de son enquête sur l'assassinat en 1996 des moines de Tibéhirine.Lors d'une rencontre mercredi à l'Elysée avec les familles, "le président a indiqué que les autorités algériennes avaient fait savoir que le juge Trévidic pourrait se rendre en Algérie pour une réunion préparatoire" aux actes d'enquête qu'il veut y effectuer "durant la deuxième quinzaine de novembre", a indiqué Patrick Baudouin,l'avocat des proches des religieux Des dates ont été proposées au juge. Après ce voyage préparatoire, "dans un deuxième temps, il faudra voir ce qu'il sera autorisé à faire" par les autorités algériennes.Le juge souhaite, depuis près de deux ans, se rendre en Algérie pour y entendre des témoins et y autopsier les têtes des sept moines de Tibéhirine assassinés.
Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé près de Medea (sud d'Alger), les religieux avaient été assassinés. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni, parfois soupçonné d'avoir été un agent infiltré des services algériens, avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat.Les têtes des religieux avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne, mais leurs corps ne l'ont jamais été, soulevant l'hypothèse que cette absence de dépouille ait été destinée à masquer les causes de leur mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Marc Trévidic a réorienté l'enquête vers une possible bavure de l'armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à l'ambassade de France à Alger. Selon le général François Buchwalter, les moines ont été tués dans un raid d'hélicoptères militaires tandis qu'ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de jihadistes.