Assassinat du petit Valentin : Les délires mystiques de Moitoiret

Stéphane Moitoiret ,condamné fin 2011 à la perpétuité pour l'assassinat du Petit Valentin est apparu extrêmement loquace, lors de la première audience de son procès en appel.Il a plongé l'assistance dans des délires mystiques ,invoquant "ses obligations divines" ou ses "boîtes à voeux " .

Stéphane Moitoiret, condamné fin 2011 à la perpétuité pour  l'assassinat du petit Valentin, 10 ans, dans l'Ain en 2008 avec la complicité de sa compagne, a plongé mardi la cour d'assises d'appel du Rhône dans ses délires mystiques.

Extrêmement volubile, au premier jour de son procès, une attitude contrastant avec son mutisme en première instance, l'accusé, aujourd'hui âgé de 44 ans, s'est lancé dans des explications cosmiques, évoquant ses "obligations divines", les
"boîtes à voeux", ses nombreux "clones" et ses "réincarnations".

Comme en première instance, la responsabilité pénale des accusés, qui divise les experts, est le principal enjeu des débats.Ils sont aussi rejugés pour la "tentative d'enlèvement" d'un autre Valentin âgé de cinq ans, en août 2006 dans la Vienne, en qui ils voyaient "l'élu qui devait changer le monde".    "Au premier procès, j'étais tellement malade que j'étais pas en état de parler,je me sens mieux, je suis un peu plus frais", a déclaré d'une voix claire Moitoiret,empâté et visage bouffi, mais qui n'est plus sous camisole chimique.Immobile à l'autre bout du box, Noëlla Hego, son ex-compagne qui avait écopé de 18 ans de réclusion pour "complicité d'assassinat avec actes de barbarie", reste imperturbable, ses cheveux longs pendant sur son visage.

Après une matinée consacrée à la lecture de l'acte d'accusation, la cour s'est penchée sur l'examen de personnalité des accusés.De manière très lucide, Moitoiret a retracé sa jeunesse,  le décès brutal de son père qu'il admirait, comment il avait quitté sa famille à 18 ans pour partir dans le Nord avec Noëlla Hégo, de dix ans son aînée, "rencontrée dans un café", et qui d'emblée a eu un ascendant sur lui.Le couple avait ensuite pris la route pendant vingt ans, pour des "missions divines" en France et en Italie, à pied, à vélo ou en stop, ouvrant à l'occasion un cabinet de voyance.

'Ses vies antérieures'

Puis d'un coup, Moitoiret raconte comment "ses vies antérieures" lui sont revenues en mémoire en prison. "On me disait mon destin: +un jour dans le futur, tu te retrouveras en prison et on te reprochera la mort d'un Valentin", lance-t-il.Il assure aussi avoir "rencontré" et "discuté avec le Pape Jean-Paul II au Vatican" en Italie car ils étaient hébergés dans des paroisses.

Questionné par sa défense, qui entend faire prendre à la cour la mesure de ses délires pour démontrer l'abolition de son discernement et donc son irresponsabilité pénale, l'accusé évoque les "millions d'univers", ses "boîtes à voeux" et les "obligations divines".    "Si on ne peut plus faire ses obligations divines, on peut se retrouver brûlé en enfer", assure-t-il.

Selon les déclarations faites aux enquêteurs par Noëlla Hégo le soir du drame,Moitoiret "voulait provoquer un +retour en arrière+ c'est à dire +provoquer un incident, forcément la mort de quelqu'un"."Il joue au fou, il surjoue. J'ai l'impression d'assister à un spectacle de la Soupe aux choux", a déclaré en marge de l'audience Me Gilbert Collard, l'avocat des parents de Valentin, dénonçant une "stratégie de défense".

Entendue ensuite, Noëlla Hego a assuré qu'elle n'avait donné "aucun ordre de mort",élément central pour décider ou non de sa complicité. "Dans les six derniers mois,ça n'allait plus entre nous. Je voulais me séparer de lui, et il voulait pas",
a-t-elle raconté.

Le soir du 29 juillet 2008, le corps de Valentin Crémault avait été découvert,lardé de 44 coups de couteau dans une rue de Lagnieu, où il était sorti faire du vélo. Rapidement, les enquêteurs s'étaient orientés vers ce couple de marginaux, hébergés la nuit du drame à la cure du village de Saint-Sorlin, près de Lagnieu, où des traces de sang portant l'ADN de la victime avaient été retrouvées.La diffusion de leur portrait-robot permettait d'interpeller, en Ardèche, ce couple "se présentant comme des pélerins australiens chargés d'une mission divine", et qui errait depuis 20 ans, en France et en Italie.

 

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