Cinquante-cinq maires ont fait savoir qu'ils n'appliqueraient pas la réforme des rythmes scolaires. Parmi eux, deux élus de l'Allier et de l'opposition : Daniel Dugléry, maire de Montluçon, Claude Malhuret, maire de Vichy.
Daniel Dugléry et Claude Malhuret, maires UMP de Montluçon et de Vichy dans l'Allier, ont annoncé jeudi 14 novembre leur décision de "suspendre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires" objet d'une contestation croissante. "Décidée par quelques technocrates (...) cette réforme s'avère chaque jour un peu plus déconnectée de la réalité du terrain dans nos écoles et dans nos villes", soulignent dans un communiqué les deux élus. "Une grande majorité des 4.000 communes (sur 36.000) qui ont accepté de l'appliquer dès 2013, rencontrent des difficultés majeures d'ordre pratique et budgétaire", notent-ils, évoquant des "difficultés de répartition des rôles et charges entre l'Etat et les communes, coût prohibitif pour les collectivités, manque de souplesse dans l'application, problèmes logistiques majeurs".
Les deux élus se défendent de vouloir "faire acte d'incivisme ou d'appeler à la révolte". "Mais nous refusons que nos adjoints et nos cadres municipaux se mobilisent plus longtemps en pure perte, sur une réforme dont il apparaît de jour en jour plus vraisemblable qu'à la suite des actions syndicales et de la mobilisation des Maires de France, elle sera modifiée, repensée, voire annulée", assurent-ils.
"C'est pourquoi nous suspendons toute démarche en attendant les résultats des discussions entre syndicats d'enseignants, associations de parents d'élèves et gouvernement d'une part, et d'autre part les décisions du congrès des Maires de France la semaine prochaine", ajoutent les élus. Ils regrettent en outre que cette réforme dont le principe était "au départ consensuel", soit "appliquée par le Ministère de l'Education Nationale de façon tellement brutale et sans nuance qu'elle génère en outre des disparités énormes entre les écoliers selon leur lieu de résidence contrairement au principe d'égalité". Selon eux, "55 maires ont déjà fait savoir qu'ils n'appliqueraient pas la réforme et de nombreux autres élus sont mobilisés pour intervenir lors du congrès des Maires de France et demander une remise à plat complète".
Selon l'Education nationale, 23% des enseignants en France étaient en grève jeudi 14 novembre contre cette réforme, mesure phare du programme de François Hollande. Vincent Peillon a toutefois affirmé jeudi qu'"il n'y aura pas de retour" sur cette réforme.