Face aux difficultés des élèves en situation de handicap dans leur scolarité, le gouvernement expérimente, dès cette rentrée 2024, des "pôles d'appui à la scolarité". Quatre départements, dont le Var, testeront des aménagements pédagogiques et matériels.
Les enfants en situation de handicap vont bientôt bénéficier d'un nouvel outil pour les accompagner dans leur scolarité. Des "pôles d'appui à la scolarité" (PAS) vont être expérimentés dans quatre départements, dont le Var. Instaurés suite à la Conférence nationale du handicap de 2023, les PAS remplaceront le PIAL (pôles inclusifs d'accompagnement localisés).
Ces nouveaux pôles d'appui à la scolarité sont "un service rendu aux parents et responsables légaux d'enfants présentant des besoins éducatifs particuliers, en même temps qu’une organisation qui vient en appui des professeurs, au sein même des classes ou dans des lieux dédiés implantés dans les écoles et établissements", comme défini par l'Éducation nationale. Le tout, sans attendre comme aujourd'hui, une notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)
Cela peut se concrétiser sous la forme de :
- une aide pédagogique et un aménagement spécifique mis en place par le professeur en classe, ou la mise en place d'un accompagnement humain ;
- la mise à disposition d'un matériel pédagogique adapté aux besoins de l'élève ;
- un soutien ou une prise en charge spécifique par des professionnels de l’Éducation nationale et/ou du secteur médico-social.
Ces PAS seront composés d'un professeur référent et d'un éducateur spécialisé.
Des centaines d'élèves "sans solution"
La vice-présidente de l'Unapei (Union nationale des associations des parents d'enfants inadaptés) promet un regard "attentif" sur ces pôles avant leur généralisation. "Il faut que les aménagements soient vraiment effectifs", insiste Sonia Ahehehinnou, qui alerte au sujet des conséquences "dramatiques" sur la prise en charge des élèves en cas de manque de personnel.
Dans un communiqué publié ce lundi, l'association a évalué la situation d'élèves handicapés suivis par des associations locales. Selon son étude, dans l'Eure, 27% d'entre eux ont accès à moins de six heures de cours hebdomadaires, un chiffre qui monte à 40% dans l'Hérault et 50% dans la Sarthe.
L'Unapei a également recensé 945 témoignages de familles, dont les enfants sont déscolarisés ou partiellement scolarisés…
🟠 Cette année encore, notre campagne #jaipasecole met en lumière le manque criant de solutions éducatives adaptées pour chaque enfant en sit. de #handicap ! Témoignez pour faire bouger les lignes : ➡️ https://t.co/VAFeTN5A95 pic.twitter.com/Euj9LAsylo
— Unapei (@Unapei_infos) July 29, 2024
En Loire-Atlantique, plus de 900 élèves attendent d'être pris en charge dans un institut médico-éducatif (IME) ou par un service d'éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), pointe l'Unapei. De son côté, l'Éducation nationale fait état de "plus de 470.000 élèves en situation de handicap scolarisés (...), dont les deux tiers bénéficient de l'aide d'un accompagnant".
Au terme de l'expérimentation, le projet à vocation à être progressivement généralisé à partir de 2025. Le gouvernement veut en déployer 3.000 d'ici 2027.