Ce lundi soir, Jean-Luc Roussilhe recevait Vincent Nolorgues, le président de la ligue d'Auvergne de football. Il est revenu sur la défaite de l'équipe de France contre l'Ukraine et sur l'état du football auvergnat.
Ce lundi soir, Jean-Luc Roussilhe recevait Vincent Nolorgues, le président de la ligue d'Auvergne de football pour l'émission "Match Retour". Il est revenu sur la défaite de l'équipe de France contre l'Ukraine et sur l'état du football auvergnat.JLR : Vous avez assisté à la déroute de l’équipe de France à Kiev. Votre sentiment sur ce match à l’issue de la rencontre ?
VN : On a y a cru jusqu’à la mi-temps, après, c’est comme si le ciel nous tombait sur la tête, avec une sensation que l’on ne fait pas tout ce qu’ils faut. Le plus dommageable, c’est ça : donner l’impression de ne pas faire tout ce qu’il faut.
JLR : Vous avez d’ailleurs rencontré dés le lendemain avec tous les présidents de ligues le président de la Fédération Noël Le Graët. Il vous a dit que les joueurs étaient motivés, vous l’avez cru ?
VN : On suit souvent des équipes, et on voit que même à des niveaux inférieurs, des gens motivés peuvent passer à travers un match, ça peut arriver. Mais c’est vrai que c’est une image un peu récurrente de cette équipe de France, cette sensation qu’ils ne sont pas très motivés. Peut-être qu’ils le sont, mais ils ne le montrent pas.
JLR : La France n’est pas encore éliminée, mais on a le sentiment que la fédération française dans son ensemble n’a pas tiré toutes les leçons de l’échec de la précédente Coupe du Monde, c’est votre avis aussi ?
VN : C’est un petit peu notre avis, de temps en temps. On voit certaines personnes qui ont un peu entraîné cette image négative de l’Equipe de France, on les voit toujours, et peut-être qu’un certain ménage devrait être fait, surtout au niveau de certaines personnalités. Même s’ils ont de la valeur au niveau « joueur », peut-être que la valeur de groupe compte autant que la valeur en tant que joueur.
JLR : Et pourtant, la précédente coupe du monde avait laissé des traces, y compris en Auvergne pour le nombre de licenciés. Ca avait été catastrophique pour le football français et pour les ligues. Depuis cette coupe du monde de 2010, la région a perdu quasiment 10.000 licenciés en 3 ans, c’est cela ?
VN : Peut-être pas 10.000. Il y a une dizaine d’années, il y avait 60.000 licenciés en Auvergne. Il y avait eu une baisse régulière, et une embellie extraordinaire au niveau français en 2006 lors de la coupe du monde en Allemagne, qui avait généré un afflux de 200.000 licenciés en France. Après, régulièrement, c’est tombé, avec un paroxysme de la chute en 2010. Depuis c’est un petit peu remonté, ça s’est stabilisé autour de 2 millions. Au niveau de la fédération, on est à + 0.5% de licenciés. En Auvergne, il y a une chute, mais elle s’explique par d’autres raisons.
JLR : Peut-être parce qu’il manque une locomotive au football auvergnat ? On l’a encore vu ce week-end avec l’élimination du Clermont Foot de la Coupe de France par un club de division d’honneur, ou avec la réaction ce soir du président Claude Michy qui envisage des sanctions financières. Ca traduit bien les problèmes du foot français, globalement ?
VN : Il y a plusieurs réponses. La chute du nombre de licenciés d’Auvergne cette saison est surtout due au fameux phénomène de la rive droite du Lignon, où entre 2.000 et 2.500 licenciés sont partis dans la Loire. Aujourd’hui nous sommes exactement aux chiffres de l’an dernier moins 2.200 licenciés, ce qui correspond à ce contingent.
JLR : Et pour les problèmes de locomotive ?
VN : Le problème de la locomotive, c’est vrai que c’est un manque exceptionnel. Pour toutes les ligues qui n’ont pas une équipe de Ligue 1 performante (certaines n’ont même pas une équipe de Ligue 2), c’est quand même un désavantage important au niveau de l’image, surtout dans une ville (Clermont-Ferrand NDLR) où le rugby lui est une grosse locomotive. Donc il y a une lutte un peu inégale entre les deux sports.
Mais il est vrai qu’hier, d’autres équipes de Ligue 2 se sont fait éliminer. Je reconnais à Claude Michy qu’il est un des rares présidents à tenir un club avec une réalité financière, et qui ne crée pas de déficit. Alors que d’autres clubs apparemment très performants sont en train d’engendrer des déficits tout à fait anormaux.
JLR : Le match demain soir au stade de France, vous y croyez ?
VN : J’y crois. Tout est possible. On a déjà vu des renversements importants, pourquoi pas un 2-2 au final, avec victoire aux penaltys, pourquoi pas ?