Cinq personnes originaires du Puy-de-Dôme, de Haute-Loire et du Cantal ont été interpellés lundi matin par les gendarmes. Ils sont soupçonnés de faire partie d'un vaste réseau lié à un trafic de viande de cheval.
Selon nos premières informations, c'est la Police judiciaire de Montpellier qui aurait demandé l'interpellation d'un maquignon de Saint Privat d'Allier en Haute-Loire. Selon notre correspondant présent sur place, sa garde à vue ne devrait pas être prolongée. Trois autres négociants de bestiaux ont été interpellés : à Molompize, dans le Cantal, Saint-Eloy Les Mines et Mazoires, dans le Puy-de-Dôme. Un vétérinaire cantalien, lui aussi suspecté de faire partie de ce vaste réseau franco-espagnol, a également été interpellé à Maurs. Les gendarmes ont procédé à la perquisition de son cabinet. L'affaire est placée sous la direction d'un juge d'instruction de Marseille. Le procureur de Marseille fera une conférence de presse à 17 heures lundi après-midi.
Contacté par Gérard Rivollier, de France 3 Auvergne, le président du syndicat des chevaux lourds de Haute-Loire, Yves Jouve, a indiqué qu'il n'était pas au courant de l'opération, mais qu'il s'en félicite : "Il faut assainir le marché du cheval, car les éleveurs ont du mal à vendre leur viande saine" a t-il déclaré par téléphone à notre correspondant du Puy-en-Velay.
L'Auvergne n'est pas la seule région concernée, puisque l'opération a été menée lundi 16 décembre dans 11 départements de la métropole. L'Espagne est également concernée. Ces interpellations sont le fruit de deux années d'enquête, diligentée par le parquet de Narbonne. En octobre 2012, une lettre anonyme avait été adressée à la Direction départementale de la protection des populations de l'Aude. Celle-ci accusait une société de négoce de chevaux, basée à Narbonne, d'agissements frauduleux. Les gendarmes de Montpellier ont par la suite découvert que plus de 200 chevaux avaient été rachetés à Sanofi-Pasteur, par un marchand de chevaux de Saint-Jean-de-Maruéjols dans le Gard. Ce dernier aurait revendu les animaux à un négociant de Narbonne, suspecté d'être l'organisateur du trafic.
Les chevaux utilisés pour la recherche médicale ont été remis dans la chaîne alimentaire
Selon France 3 Languedoc-Roussillon, l'affaire porte sur plusieurs centaines de chevaux ayant participé à des programmes scientifiques entre 2010 et 2012.
Après avoir servi à ces recherches, les chevaux auraient été abattus avant d'être réduits en viande. D'autres chevaux, issus de centres équestres ou de particuliers, traités avec des anti-inflammatoires et des antibiotiques ont également été remis dans la chaîne alimentaire. Ce qui est totalement illicite.