La maire du premier arrondissement de Lyon Nathalie Perrin-Gilbert, en congé du PS, a été placée en garde à vue jeudi matin après avoir participé à l'occupation d'un collège désaffecté pour y loger des familles à la rue.Elle a été libérée peu avant 19h30 ,visiblement éprouvée.
Nathalie Perrin Gilbert,maire du 1er arrondissement et candidate dissidente du PS, a passé une journée de garde à vue jeudi à l'hôtel de police de Lyon pour des faits remontant à mardi soir. Elle a été entendue pour "complicité de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique" et pour "incitation à la rebellion".Libérée peu avant 19H30 , l'élue visiblement éprouvée s'est refusée à toute déclaration.
Des incidents avec la police avaient émaillé l'occupation d'un collège désaffecté.Mardi soir, une cinquantaine d'habitants du premier arrondissement de Lyon et de militants associatifs avaient pénétré quelques heures dans l'ancien collège François-Truffaut, fermé depuis l'été.
La police avait refoulé une centaine de manifestants, dont Mme Perrin-Gilbert et Armand Creus, conseiller régional Front de gauche. Tous venaient réclamer la réquisition du bâtiment pour y loger des familles privées d'hébergement d'urgence.Armand Creus n'a pas été convoqué par la police. Interrogé par l'AFP, il a estimé que le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, tentait de "criminaliser" l'élue qui le défiera en mars dans une alliance avec le Front de gauche.
Le Front de Gauche et le Gram, club de réflexion de Mme Perrin-Gilbert,qui viennent d'annoncer leur alliance pour les municipales, ont dénoncé "le traitement réservé à une élue qui n'a fait que demander une réquisition légale".Selon les deux mouvements, le maire du premier arrondissement a agi "à la demande de parents et d'habitants révoltés par les expulsions sans relogement de familles roms ou étrangères avec enfants, en pleine période hivernale".
Le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, avait jugé mercredi "complètement irresponsable qu'on appelle à l'occupation de locaux publics", regrettant que la "sensibilité" des habitants soit "instrumentalisée par des élus". Visant Armand Creus et Nathalie Perrin-Gilbert sans les nommer, M. Collomb avait dénoncé "des élus qui n'ont jamais montré une grande appétence pour les questions de logement au Grand Lyon".
Voir ci-dessous le reportage tourné mardi soir lors de l'occupation de l'ancien établissement.